Le Forum sur la Coopération sino-africaine tiendra sa huitième conférence ministérielle du 29 au 30 novembre à Dakar. Quel en est son état de préparation aujourd’hui ?
Le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) est une plateforme importante de dialogue collectif et un mécanisme efficace de coopération pragmatique entre la Chine et l’Afrique. La prochaine conférence ministérielle du FCSA aura pour thème « Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère ». Ce sera l’occasion d’évaluer la mise en œuvre de suivi des résultats du Sommet de Beijing du FCSA en 2018 et les efforts conjoints Chine-Afrique dans la lutte solidaire contre la COVID-19, ainsi que de tracer la voie à suivre pour les relations sino-africaines dans les trois prochaines années et au-delà.
Les parties chinoise et africaine travaillent actuellement sur les documents finaux dont, par exemple, la Déclaration, le Plan d’actions et la Vision de la coopération Chine-Afrique à l’horizon 2035. Je suis convaincu que cette conférence, événement marquant des relations sino-africaines, donnera un nouvel élan au développement du partenariat de coopération stratégique global Chine-Afrique et contribuera à la sauvegarde des intérêts de l’ensemble des pays en développement et à la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité du monde dans l’ère post-COVID-19.
En 2018, à l’occasion du Sommet de Beijing du FCSA, la Chine a annoncé les « huit initiatives majeures », initiatives visant à renforcer davantage la coopération avec l’Afrique. Trois ans après, quel en est le bilan de leur mise en œuvre ?
La Chine et l’Afrique ont travaillé ensemble pour une mise en œuvre de qualité des « huit initiatives majeures » annoncées par le Président chinois XI Jinping à la cérémonie d’ouverture du Sommet de Beijing du FCSA en 2018. Face aux impacts de la COVID-19, la Chine et l’Afrique se sont soutenues mutuellement dans la lutte contre la pandémie et ont fait de la coopération sanitaire un nouveau point phare de la coopération sino-africaine. Les deux parties ont aussi surmonté les défis de la pandémie pour assurer un bon déroulement de la coopération dans les autres secteurs, portant les relations sino-africaines à un niveau plus élevé.
Sur la coopération contre la COVID-19, la Chine a pris l’initiative d’aider l’Afrique depuis le début de la pandémie sur le continent. Nous avons remis à 53 pays africains et à l’Union Africaine une quantité importante de matériel médical comme masques, aspirateurs et kits de dépistage, envoyé à 17 pays africains des experts médicaux, créé des partenariats entre des hôpitaux chinois et 43 hôpitaux de 38 pays et fourni près de 200 millions de doses de vaccins à plus de 50 pays africains et à l’Union Africaine. La partie chinoise a organisé avec réussite le Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19 et a orienté, de manière ponctuelle, la coopération vers des domaines prioritaires tels que la santé, la relance économique et l’amélioration du bien-être social. Par ailleurs, la Chine a signé des accords sur la suspension du service de la dette ou atteint un consensus en la matière avec 16 pays africains et, dans le cadre du FCSA, annulé les prêts sans intérêt arrivant à échéance fin 2020 de 15 pays africains. De l’autre côté, la Côte d’Ivoire et les autres pays africains ont apporté un appui moral et matériel à la Chine dans la riposte sanitaire, soutenu la juste position de la Chine consistant à s’opposer à la politisation de la pandémie et prêté compréhension et soutien à la position chinoise sur la question du traçage de l’origine du nouveau coronavirus.
Sur la coopération dans les autres domaines, la Chine et l’Afrique ont organisé des événements importants tels que l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique et le Forum sur la coopération agricole sino-africaine. Les deux parties ont inauguré l’Institut Chine-Afrique, le Centre de coopération environnementale Chine-Afrique et 14 Ateliers LU Ban. Grâce aux nombreux ingénieurs et techniciens restant à leur poste en Afrique, la partie chinoise a su relever les défis de la pandémie et assurer le bon déroulement des 1100 projets de coopération et la mise en chantier de plusieus nouveaux projets. La coopération en matière de commerce et d’investissement s’est aussi approfondie. Selon les chiffres enregistrés en 2020, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pendant 12 ans consécutifs. De janvier à septembre 2021, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a atteint 185,2 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 38,2 % en glissement annuel, ce qui est un nouveau record historique. Les investissements directs de la Chine en Afrique, touts secteurs confondus, s’est élevés à 2,59 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 9,9 %. Le montant total des nouveaux contrats de construction de projets par les entreprises chinoises en Afrique a atteint 53,5 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 22,2 % en glissement annuel, et le montant du chiffre d’affaires s’est élevé à 26,9 milliards de dollars américains, soit 11,6 % de plus par rapport à l’année dernière. Tout cela témoigne l’efficacité et la résilience forte de la coopération sino-africaine dans le cadre des « huit initiatives majeures ».
Quels sont les nouveaux progrès de la coopération Chine-Côte d’Ivoire depuis la clôture du Sommet de Beijing ?
Dans le cadre du Sommet de Beijing du FCSA, la coopération sino-ivoirienne a obtenu de nouveaux résultats dans divers domaines. Les projets tels que le Lycée d’Excellence de Grand-Bassam, le Stade Olympique d’Ebimpé, l’extension du port autonome d’Abidjan et le développement et la réhabilitation du réseau électrique national ont été achevés. D’autres projets comme la zone industrielle PK24, l’autoroute Tiébissou-Bouaké, l’usine de transformation du cacao, le projet d’alimentation en eau potable dans douze villes, le projet d’accès à la télévision par satellite dans 500 villages et le projet d’éducation numérique sont en cours. Par ailleurs, les échanges se sont multipliés entre les partis politiques, les institutions législatives, les médias, les établissements scolaires, les organisations non-gouvernementales et les gouvernements locaux des deux pays. La promotion de l’apprentissage de la langue chinoise en Côte d’Ivoire a progressé et l’amitié traditionnelle entre les deux peuples s’est consolidée.
Dans le contexte de la COVID-19, la lutte conjointe contre la pandémie devient un nouveau point saillant de la coopération Chine-Côte d’Ivoire. L’année dernière, le gouvernement chinois a fourni au gouvernement ivoirien 4 lots de matériel médical dont des masques et des combinaisons de protection et envoyé en Côte d’Ivoire un groupe de 12 experts médicaux chinois pour partager leurs expériences dans la lutte contre la pandémie. Cette année, le gouvernement chinois a accordé au gouvernement ivoirien un don de 100.000 doses de vaccins Sinopharm, qui d’ailleurs ont été déjà administrées, et nous envisageons un nouveau don de 300.000 doses de vaccins Sinopharm. En outre, plus de 810.000 doses de vaccins Sinopharm ont été livrées à la Côte d’Ivoire dans le cadre de la facilité de COVAX et quelques deux millions de doses de vaccins chinois que la Côte d’Ivoire avait acquises par voie commerciale sont successivement arrivées.
Selon vous, quel l'impact de la Conférence de Dakar du FCSA à la coopération Chine-Côte d’Ivoire?
Grâce aux efforts conjoints de la Chine et de l'Afrique, la Conférence de Dakar du FCSA sera certainement couronnée de plein succès et, avec de nouveaux résultats de coopération acquis et de nouvelles mesures fortes adoptées, insufflera une nouvelle dynamique au développement de qualité de la coopération Chine-Afrique. La Côte d’Ivoire est une partie prenante importante du FCSA et un grand partenaire de la Chine en Afrique. La mise en œuvre des acquis du FCSA contribuera certainement au renforcement de la coopération Chine-Côte d’Ivoire.
Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Côte d’Ivoire en 1983, les relations bilatérales ont fait preuve d’un bon élan de développement. Ces dernières années surtout, la confiance politique mutuelle s’est renforcée davantage et la coopération dans divers secteurs ne cesse de se concrétiser. La Chine a pleine confiance dans les perspectives de la coopération sino-ivoirienne. Nous sommes prêts à travailler avec la Côte d’Ivoire pour saisir les opportunités offertes par la Conférence de Dakar, consolider la coopération dans les secteurs traditionnels comme les infrastructures et renforcer la coopération dans d’autres domaines tels que l’industrialisation et surtout l’industrie agro-alimentaire, le secteur privé, l’économie numérique, l’économie verte, la ville intelligente, les ressources humaines, la santé et la lutte contre la pandémie ainsi que la lutte contre le changement climatique, en vue de bénéficier davantage aux deux peuples et de contribuer à la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique encore plus solide dans la nouvelle ère.
Ces dernières années, plusieurs pays comme la Russie, l’Italie, la Turquie et le Brésil ont renforcé leur coopération avec l’Afrique et créé leur propre mécanisme de dialogue et de coopération avec l’Afrique. Comment voyez-vous ce phénomène ?
C’est une bonne chose pour l’Afrique que ces pays se tourne vers l’Afrique et y investissent davantage. En tant qu’amis des Africains, nous en sommes heureux. Soutenir le développement de l’Afrique est une responsabilité commune de la communauté internationale. Nous espérons que les différentes parties pourront valoriser leurs atouts respectifs, conjuguer leurs efforts et agir dans le sens du bien-être des Africains et de manière pratique.
L’Afrique est une grande scène de coopération internationale. La Chine s’attache toujours au principes d’ouverture et d’inclusivité dans sa coopération avec l’Afrique. En soutenant les efforts des pays africains à renforcer leurs capacités de développement et à améliorer leur environnement d’affaires, la coopération sino-africaine crée des conditions favorables pour la coopération des autres pays avec l’Afrique. Nous sommes prêts à poursuivre activement la coopération tripartite ou multipartite avec l’Afrique, sur la base du plein respect de la volonté des pays africains, et à contribuer de manière constructive à la paix et au développement de l’Afrique.
Nous avons remarqué que le sixième plénum du 19e Comité central du Parti Communiste Chinois vient de s'achever. Quel est l'objectif principal et le résultat le plus important de la réunion ?
Le sixième plénum du 19e Comité central du Parti Communiste Chinois (PCC) s'est tenu à l'occasion du 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois. Ce plénum vise à faire des conclusions sur les réalisations majeures et le bilan historique de la lutte centenaire du Parti, et à passer en revue pourquoi le PCC a pu réussir et comment il pourra réussir à l'avenir. Le résultat le plus important de la réunion est l'adoption de la Résolution du Comité central du Parti communiste chinois sur les réalisations majeures et le bilan historique des cent années de lutte du Parti. La résolution résume en 10 enseignements les 100 ans de travail acharné du Parti, à savoir le maintien de la direction du Parti, le sauvegarde de la primauté du peuple, la promotion de l’innovation théorique, le sauvegarde du principe d’indépendance, la poursuite de la voie chinoise, l’ouverture sur le monde, la promotion de l’esprit d’entreprise et d’innovation, la promotion du courage de se battre, le maintien du front uni, la préservation dans l’autorévolution. Le PCC entend promouvoir les échanges et l'inspiration mutuelle sur l'expérience de gouvernance du parti et du pays avec les partis politiques du monde entier, en particulier les partis au pouvoir, afin de contribuer au développement commun de tous les pays et à la promotion de la paix et du développement dans le monde.
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