La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) a fait un plaidoyer lors d’une conférence de presse organisée vendredi 19 novembre 2021 à Abidjan, pour la mise en œuvre efficiente de l’Accord de partenariat économique intérimaire (APEI) conclu entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’Union européenne (UE) le 12 août 2016.
Ce plaidoyer s’adresse à la fois au gouvernement ivoirien, à l’UE et à l’ensemble de la société civile.
Il s’agit, du côté du gouvernement, entre autres, de dégager des initiatives sectorielles en verticale en faveur du secteur privé dans les chaînes de valeur global afin de mieux défendre les intérêts industriels et commerciaux de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’accord.
Également de renforcer les mesures prises en matière de développement de l’industrie locale dont l’une est liée au renforcement de leurs capacités sur la mise en place d’une démarche qualité, à la transformation et à l’aide à la commercialisation de leurs produits, et de continuer à renforcer les cadres de concertation existant avec les partenaires de la CEDEAO de manière à compenser les effets de concurrence déloyale résultant de la mise en œuvre de l’APEI, afin de plus accélérer le processus d’intégration régionale.
En ce qui concerne l’UE, il lui faudra, entre autres, continuer à apporter sa contribution à la modernisation rapide de l’industrie rapide locale, à la simplification des procédures d’accès des produits ivoiriens au marché européen, entamer les concertations du trilogue CI-UE-Secteur privé, pour plancher régulièrement sur l’élimination des barrières non tarifaires et l’accroissement des flux commerciaux entre la Côte d’Ivoire et l’UE, et favoriser la création de dialogue permanent entre l’Etat, la société civile et le secteur privé.
Quant à la société civile, elle doit notamment mettre en place un cadre de redevabilité et de suivi-évaluation des politiques commerciales liées aux accords de partenariat économique (APE), incluant des informations précises et détaillées par type d’acteur économique et de filière des actions entreprises dans le cadre de la stratégie nationale APE, a indiqué la cheffe de projet APEI, Tano Alida.
L’Accord intérimaire de partenariat économique entre la Côte d’Ivoire et l’UE rest en vigueur depuis le 3 septembre 2016. Il est un accord de commerce et de développement, qui garantit à la Côte d'Ivoire le libre accès au marché européen pour les produits ivoiriens, dans le but de soutenir sa croissance économique par le biais du commerce, des investissements et de l’emploi.
En revanche, la libéralisation dans l’accès des produits de l’UE au marché ivoirien se fait de manière progressive et avec des exclusions importantes. L’APEI établit également un partenariat institutionnel entre la Côte d'Ivoire et l’UE sur les questions commerciales.
"Pour faire face à la concurrence, il faut que nos PME soient mises à niveau, qu’elles sortent de l’informel parce que tous les investisseurs et bailleurs de fonds qui mettent leurs fonds à disposition exigent que ce soient des PME qui sont en règle", a noté Mme Tano. Elle préconise également de mettre l’accent sur la consommation locale pour pourvoir réduire les risques qui pourraient se présenter dans l’avenir.
La CSCI a fait ce plaidoyer après avoir, à partir d’une étude, identifié les risques et les opportunités de l’APEI. L’étude a porté sur le projet dénommé « Appui au renforcement des capacités opérationnelles des organisations de la société civile ivoirienne pour le suivi citoyen de l’Accord de partenariat économique intérimaire (APEI) en Côte d’Ivoire ». Le projet est mis en œuvre depuis janvier 2020 à Abidjan, Aboisso, Boundiali et Guiglo, avec l’appui financier de l’UE.
(AIP)
sn/cmas