Taï- Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a jugé satisfaisant le bilan annuel des activités des comités de paix et d'alerte précoce (CPAP) du département de Taï, dans le cadre de la phase 2 du projet "Engagement transfrontalier entre la Côte d'Ivoire et le Liberia pour renforcer la cohésion sociale et la sécurité transfrontalière" lors d'une cérémonie, mercredi 24 novembre 2021.
Successivement, les trois comités initialement installés dans les villages de Kéïbly, Tiolé Oula, et Sakré ont, à cette occasion, présenté les actions menées en faveur de la paix et du maintien de la cohésion sociale.
De la gestion des rumeurs à celle des tensions générées par l'épineuse problématique des litiges fonciers en passant par divers conflits intercommunautaires, le bilan révèle que ces comités de paix ont contribué par leurs actions de proximité à l'anticipation de conflits naissants et à l'apaisement de tensions liées à ceux (litiges fonciers) survenus à l'improviste.
C'est d'ailleurs cette riche expérience qu'a reproduit spontanément le récent comité de paix installé à l'initiative des villageois eux-mêmes à Gouléako 2, avec à son actif une excellente synergie avec la chefferie traditionnelle dans la gestion des conflits.
Malgré ce bilan jugé satisfaisant, les échanges ont relevé quelques insuffisances telles la faible interaction des comités de paix avec les autorités administratives d'une part, et les forces de sécurité, d'autre part. De même que l’inexistence de plan d'action pour coordonner les activités, l'insuffisante implication des femmes dans certaines activités et le manque de moyens logistiques pour rendre plus efficaces ces activités.
Après une séance de partage d'expériences sur les méthodes de gestion des conflits entre les différents comités, la délégation mixte composée d'agents du PNUD et de l'ONG "Développement rural et agricole à l'ouest" (DRAO) a promis la mise à disposition dans les semaines à venir d'une moto, d'un kit de sonorisation mobile, d'une bâche et de cinquante chaises à chacun des quatre Comité de Paix.
Par ailleurs, les participants ont recommandé l'intensification de la sensibilisation, un cadre permanent de partage d'expériences entre les différents comités et la Cellule civilo-militaire de Taï, l'extension des comités à tous les villages du département, la mise en place d'un plan d'action facilitant le suivi et la formation continue des membres des comités pour plus d'efficacité.
Les comités de paix et d'alerte précoce, de par la mixité ethnique de leur composition, offrent une alternative à la gestion clanique des conflits par les autochtones et par ricochet un cadre inclusif favorable à une gestion durable des litiges divers.
Ils s'inscrivent dans la phase 2 du projet "Engagement transfrontalier entre la Côte d'Ivoire et le Liberia pour renforcer la cohésion sociale et la sécurité transfrontalière", initié depuis 2017 par le Fond des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF) en partenariat avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Des activités sportives ont mis fin à cette cérémonie-bilan présidée par le préfet du département de Taï, Mamadou Bakayoko, et qui a enregistré la présence de chefs de villages, de leaders communautaires et de représentants des forces de sécurité..
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