Au cours de la dernière décennie, l’Afrique a réalisé des progrès considérables dans la lutte contre le VIH, réduisant de 43 % le nombre de nouvelles infections et diminuant de près de moitié le nombre de décès liés au sida. Selon un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) rendu public hier mardi 07 décembre, dont nous avons reçu copie. En vue d’atteindre l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui vise à mettre fin au Sida, au travers du tableau de bord 95-95-95, les pays devraient faire en sorte d’ici à 2025 que : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique (objectif 1) ; 95 % des personnes qui connaissent leur statut sérologique soient placées sous traitement (objectif 2) ; et 95 % des personnes qui reçoivent un traitement suppriment leur charge virale (objectif 3). Indique ledit communiqué. Jusqu’à présent, seuls neuf pays le Botswana, Cabo Verde, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, le Nigéria, l’Ouganda, le Rwanda et le Zimbabwe sont en bonne voie pour atteindre les objectifs 95-95-95 d’ici à 2025. Selon la directrice régional de l’Oms pour l’Afrique Matshidiso Moeti « Ce tableau de bord est un signal d’alarme lancé aux gouvernements africains pour qu’ils restent concentrés sur l’éradication du Sida .La COVID-19 a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre. Nous devons lutter simultanément contre la COVID-19 et contre le VIH ».Le tableau de bord indique qu’aucun pays n’a atteint les trois objectifs 95-95-95, mais Eswatini a dépassé les deux premiers et est en bonne voie pour atteindre le troisième, car la charge virale de 93 % des personnes sous traitement est déjà supprimée. Trois pays – Cap vert, Djibouti et le Kenya ont atteint le premier objectif. Cabo Verde a également atteint le deuxième objectif. Huit pays sont en bonne voie pour atteindre le premier objectif et trois pays – le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe – se rapprochent du deuxième, Le troisième objectif est celui qui observe le moins de progrès, dans 48 % de ces pays la situation s’est aggravée au cours de la pandémie de COVID-19, vue que les centres de dépistage ont mis l’accent sur le nouveau virus. « L’Afrique a déjà réalisé d’immenses progrès, et nous savons comment mettre fin au Sida. Mais à moins que les gouvernements n’accélèrent le rythme, n’augmentent les ressources et ne s’engagent à renforcer leurs systèmes de santé fragiles, nous ne parviendrons pas à parcourir la dernière ligne droite », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti.Les mesures clés pour amplifier la dynamique de lutte contre la maladie comprennent l’élargissement de l’accès au traitement et aux soins du VIH, notamment la décentralisation des services vers la base et l’élimination du paiement par les usagers pour l’accès à des services clés, la hausse du financement national des programmes de lutte contre le VIH par les gouvernements et le renforcement de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination afin que les personnes nécessitant des soins n’aient pas peur de chercher à se faire soigner.
A. N’CHO (stagiaire)