La mission de sensibilisation sur la cohésion sociale initiée par AUBE-NOUVELLE, en partenariat avec l’Union Africaine a mis le cap, après Béoumi, sur Daoukro, le 8 décembre 2021.
Dans la continuité du Projet « Sous le Baobab avec l’Ua », une initiative de l’Ong Aube Nouvelle, en collaboration avec l’Union africaine, la délégation s’est rendu dans la localité de Daoukro, une zone qui a connu des turbulences lors des dernières élections en Côte d’Ivoire.
M’Bongué Marie-Chantal, représentant la Représentante spéciale de l’Union africaine en Côte d’Ivoire, a souligné que le Projet ‘’Sous le Baobab avec l’UA’’ vise à renforcer l’entente entre les populations, invitant celles-ci au dialogue intercommunautaire, à l’unité et à la cohésion sociale. ‘’Nous vous invitons à vivre dans la paix et dans l’harmonie au quotidien’’, a-t-elle lancé comme appel.
Prenant la parole à son tour, Le Dr Silué Alama, Enseignant-chercheur en Droit à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, a indiqué qu’’’il faut la paix en Côte d’Ivoire pour penser au développement d’une nation’’. ‘’Sans paix, il est impossible d’aller de l’avant’’, releve-t-il.
Le pasteur Gnagne Valentin de son côté, a fait un partage d’expérience de tolérance et de pardon car, ayant perdu un proche pendant la crise électorale, il affirme avoir pardonné à ses bourreaux d’hier devenus ses amis. Pour lui, il faut pardonner, tout abandonner pour passer au développement. ‘’Il faut vivre dans un pays paisible, une Côte d’Ivoire d’amour’’, a-t-il insisté.
Quant à Emma Amoussou , représentante du Président de Aube Nouvelle, elle soutient que « la vie entre les communautés en Côte d’Ivoire est encore possible, si les autorités traditionnelles, religieuses, administratives, les populations, les partis politiques s’investissent dans les actions de la cohésion communautaire ».
Plusieurs causes des conflits intercommunautaires sont à l’origine entre autres, les causes politiques (les bases tribales et régionales des partis politiques, les discours publics de haine ayant créé un amalgame malsain entre la politique, l’ethnie et la région, accélérant la dégradation de la cohésion communautaire, les conflits latents (conflits fonciers, de prééminence communautaire et culturels, relatifs au développement économique et commercial, des problématiques de jeunesse, etc). Pour Emma Amoussou, il est capital et urgent d’amorcer le dialogue car il y a des possibilités de violences à la veille des élections.
Au titre des recommandations, les experts de Aube Nouvelle estiment qu’il faudra repenser le contrat communautaire, engager des actions collectives locales d’éducation au civisme, favoriser les emplois locaux des jeunes et autres occupations professionnelles de base, remettre à discussion la question de la nationalité pour les populations ayant vécu par descendance plusieurs décennies en Côte d’Ivoire, faciliter le retour des exilés suite à la crise de 2010, traduire en justice et infliger des sanctions à toutes les personnes ayant été auteurs ou complices de violences, procéder à des réformes sur le cadre général des élections.
‘’Il faut connaître la Côte-d’Ivoire pour en parler. Sentir le pays profond, humer le parfum de la terre, descendre dans la population rurale et l’écouter, éprouver les difficultés et les pénibilités du quotidien, découvrir cette beauté si variée et si diverse de ce beau pays’’ a conclu Emma Amoussou.
DA