Le ministère du tourisme et des loisirs, et celui de l'Environnement et du Développement durable, à travers l'Office ivoirien des Parcs et Réserves (Oipr), ont entrepris un plan de valorisation du parc national du Banco. Ce processus qui comprend la réactivation des activités du parc, ainsi que la construction et la rénovation d’infrastructures, s’achèvera en 2022. Dans ce cadre, le ministre du tourisme et des loisirs Siandou Fofana a entrepris le 22 décembre, une visite du parc. Véritable trésor écologique de 3438 ha, situé au cœur de la capitale économique ivoirienne. Afin de s’imprégner des difficultés et recueillir des propositions concrètes des agents de l’Oipr en charge de la gestion de cette forêt, le ministre et sa délégation n’ont pas hésité à camper de nuit sur le site. La visite a été ponctuée d’une visite guidée de cet écrin naturel, et d’un camping de nuit agrémenté par de nombreuses activités de divertissement.
Le parc du Banco, un réservoir de trésors naturels
C’est à l’espace écotouristique, porte d’entrée du parc qu’a débuté cette randonnée forestière qui a conduit la délégation 3,5 km plus loin sur les installations de l’école forestière du Banco. Il s’agit du centre où sont formés les Techniciens et des Techniciens Supérieurs spécialisés dans la protection de la forêt et de l’Environnement. La première chose qui frappe une fois rentré dans cette forêt luxuriante, c’est la pureté de l’air qui emplit cette réserve écologique. Ainsi que le calme apaisant qui y règne, en totale rupture avec la pression ambiante de la mégalopole embouteillée qui ceinture le parc. Après l’escale de l’école forestière, c’est à la marche que la délégation a rejoint l’arborétum, un site de 12 ha situé non loin. Qui abrite 864 espèces répertoriés d’arbres. Il s’agit aussi bien d’espèces locales, dont certaines sont en voie de disparition, que d’espèces exotiques en provenance du monde entier. L’accès à l’arborétum a été facilité par le pont de la rivière Banco, depuis lequel la délégation a pu contempler les célèbres silures aux tailles exceptionnelles, qui constituent une véritable curiosité. On y trouve en effet, des silures de plus d’un mètre pour plus de 100 kg. Un exemple édifiant de la croissance que peut atteindre certaines espèces animales dans leur milieu naturel, loin de l’oppression humaine. Poursuivant la visite sur une partie des 80 km de pistes qui serpentent le parc, l’on a pu s’émerveiller devant cet habitat naturel qui regorge d’espèces fauniques rares. Tels que les céphalophes à flanc roux (biche), les céphalophes zébrés, les Pan troglodytes (chimpanzé) et des dizaines de familles d’oiseux, de reptiles ... Il s’agit de mammifères menacés d’extinction, dont les sujets présents dans ce parc doivent impérativement être protégés.
Le respect écologique, une valeur à inculquer
La visite s’est poursuivie à la Maison de la nature, un musée écologique situé plus loin. Puis à la salle multimédia du parc, inaugurée le 23 juin 2018 par l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Cette ultime escale fut l’occasion d’aborder des questions importantes telles que le braconnage dont font l’objet les animaux du site, la consommation de viande de brousse, mais surtout la situation alarmante du pangolin, menacé d’extinction totale du site. Chassé tant pour ses écailles qui font l’objet d’un trafic juteux sur le marché international, que pour sa chaire prisée par les populations au plan local. Pour le ministre Siandou Fofana, la question de l’éducation au respect écologique est une nécessité. «Les programmes d’enseignement scolaires doivent intégrer obligatoirement la visite des sites tels que le parc du Banco. La notion de préservation de cet important patrimoine doit être inculquée à la base de l’éducation», a-t-il souhaité. En outre, il a réitéré sa volonté de poursuivre avec son homologue de l’environnement et du développement durable, le programme de réhabilitation des infrastructures du parc national du Banco. Il a assuré que toutes ces commodités seront déployées à l’intérieur du parc sans en affecter la valeur écologique et naturelle.. «Mais nous comptons aller au-delà en créant des produits dérivés qui alimentent la boutique rénovée du parc, construire des tentes pour les pic nic, des zones de barbecue et de détentes qui comprennent des jeux de loisirs, des parcours sportifs…», a-t-il annoncé.
Camping de nuit dans le parc
Le ministre Siandou Fofana et sa délégation ont saisi l’opportunité de cette visite pour vivre l’expérience d’un camping de nuit au cœur de cette forêt luxuriante. Pour rendre ce moment inoubliable, plusieurs activités ont été prévues. Au menu, une double randonnée pédestre et en VTT (Vélo tout terrain), barbecue, diner sous appatam, shopping souvenirs, animations culturelles et artistiques autour d'un feu de camp... Les tentes dressées ont accueilli les visiteurs qui n’ont pas boudé ce rendez-vous dépaysant. Profitant de chaque instant de cette initiative inédite.
A. N. Avec Sercom