Le Centre de formation aux métiers de la pâtisserie et de la cuisine de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) a ouvert ses portes hier. C’est la bonne nouvelle qu’ont apprise les futurs apprenants qui attendaient depuis l’inauguration officielle du centre le 12 août dernier.
Ce retard connu dans le début des formations s’explique par la perte brutale du chef cuisinier, Assi Innocent, en charge de la Formation des détenus au métier de la cuisine et de la pâtisserie, en septembre dernier. Cette perte qui a fortement touché le président de l’Association "Don’t forget them", initiateur du projet, pour qui chef Assi était en plus d’un ami un partenaire dans ledit projet a ralenti le début effectif des cours de formation. Cette ouverture, selon le président Saï David Batisse, marque le début de ce projet dénommé "Yedi Djouman" qui signifie en baoulé "on travaille".
C’est un projet de formation qui vise à donner une réponse adéquate à l’épineuse question de la récidive, à l’origine du surpeuplement des prisons en Côte d’Ivoire. Et la meilleure réponse, c’est la resocialisation des détenus qui sortent de prison. « La prison doit être le lieu de corriger le repris de justice afin de lui inculquer les valeurs pouvant faciliter sa réinsertion socioprofessionnelle et faire de lui un individu sociable.
Une solution plausible à cette équation est la formation professionnelle pendant la détention. En effet, un détenu formé ou ayant travaillé en prison est moins sujet aux risques d’être à nouveau en conflit avec la loi.
Ce projet vise donc en amont à donner une formation professionnelle en cuisine aux détenus, et en aval accompagner leur réinsertion socioprofessionnelle post-carcérale par la création d’une activité génératrice de revenus » explique le président David Saï. Pour cette première promotion, ils sont plus d’une cinquantaine de détenus en fin de peine qui seront formés tout au long de cette année 2022.
Il faut faire remarquer que la mise en œuvre du projet est le fruit de la collaboration entre le ministère de la Justice et des droits de l’homme à travers la Direction de l’administration pénitentiaire et l’Ong "Don’t Forget them", qui offre ainsi une chance aux détenus de reprendre goût à la vie et de savoir qu’ils n’ont pas été oubliés.
JEAN PRISCA