Sous la houlette de leur faitière le Groupement des Imprimeurs de Côte d’Ivoire (ICI), les imprimeurs de Côte d’Ivoire étaient en conclave le jeudi 3 février dernier, dans le cadre d’un Forum, pour passer au crible les problèmes qui sont les leurs et aussi pour faire des propositions à l’Etat de Côte d’Ivoire, non sans lui lancer un véritable cri du cœur. Le Forum, qui avait pour thème « Et si l’Etat nous écoutait un peu ! », était placé sous le haut patronage de Mme Anne Ouloto, ministre de la Fonction publique et sous le parrainage de M. Barthelemy Vidjannagni.
L’occasion était donc belle pour Etienne Kouya, PCA de ICI de dérouler un plaidoyer à l’endroit des gouvernants. Il entamera son adresse en ces termes : « La politique de l’imprimerie que ICI essaie de mettre en place depuis quelques années est porteuse d’espoir pour les jeunes en quête de formation et d’emploi…, Nous avons un pays très riche et les jeunes n’ont pas besoin d’aller se tuer sous le soleil ardent du désert Magrebin ou en Méditerranée. Il suffit de bien exploiter les ressources du pays. Pour cela, nous demandons à l’Etat de Côte d’Ivoire, à ses partenaires et surtout aux décideurs de nous écouter et de nous ouvrir leurs portes pour exposer aussi nos solutions dans la lutte contre le fort chômage des jeunes… »
Le décor étant planté, il a continué pour faire le constat que l’Administration ivoirienne a du mal à se mettre à jour. Après des rencontres avec de hautes personnalités du pays, des séminaires et réunions de haut niveau « Une chose que j’ai retenue, c’est que l’Administration ivoirienne est déconnectée du monde des entreprises. Et ces rencontres sont préparées sans souvent associer ou sans tenir compte de l’avis de ceux qui sont présents au quotidien sur le terrain. »
L’imprimerie, expliquera-t-il, « Ce n’est pas seulement les cartes de visite, les papiers en-tête. C’est aussi et surtout les étiquettes et notices des médicaments en pharmacie, les journaux et magazines, les banderoles, les blocs-notes, les livres, les enseignes, les bulletins de vote, les affiches de campagnes, les t-shirts, les casquettes et gadgets, les billets de banque, les prospectus, les cahiers d’élèves et étudiants, les factures normalisées, les fiches de concours et de composition, les extraits d’actes administratifs, les imprimés d’archivages, les carnets de santé, les panneaux routiers, la décoration de tous genres… »
Etienne Kouya a rappelé qu’il faut en moyenne 20 à 40 employés par imprimerie, sans compter les emplois indirects qui en découlent. Il a annoncé que « La politique de ICI, c’est de créer deux (2) imprimeries par ville. Vu le nombre d’imprimeries créées ou à créer, ce sera des recettes non négligeables pour les Impôts. ICI voudrait signer un partenariat avec la DGI de sorte que les impôts de chaque membre soient prélevés à l’origine au paiement des 30% à 40% des factures des marchés publics. »
Justement à propos des marchés publics, le PCA de ICI a plaidé : « Pour réduire le taux des entreprises évoluant dans l’informel, nous proposons que l’Etat accepte de nous donner les 30 à 40% des marchés publics sans appel d’offres afin de faire bénéficier des avantages à être déclarés… »
Il indiquera à la fin qu’il sera écrit un livre blanc des résolutions de son Forum à remettre au chef de l’Etat et au Premier ministre. Les Imprimeries en Côte d’Ivoire, c’est 12000 emplois directs et 16.000 emplois indirects créés à ce jour.
O. CHERIF