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Politique Publié le samedi 19 février 2022 | APA

Elections en Côte d'Ivoire: le PPA-CI dénonce une CEI "multipartisane"

© APA Par DR
Séance de travail du groupe de réflexion élargi du Congrès constitutif du nouveau parti de Laurent GBAGBO
Le groupe de réflexion élargi, pour les travaux préparatifs du Congrès constitutif du nouveau parti, a eu une séance de travail, ce jeudi 14 octobre 2021, avec Laurent GBAGBO, initiateur de cet important projet pour notre pays.

Le Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI, opposition), le parti de Laurent Gbagbo, dénonce une Commission électorale indépendante (CEI) "multipartisane", a dit vendredi son porte-parole, Koné Katinan, porte-parole de la formation.  


M. Koné Katinan s'exprimait à l'occasion de la restitution d'un rapport de l’Observatoire des droits de l'Homme (OIDH) sur le monitoring des violations des droits de l'Homme de l’élection présidentielle de 2020. 


"Je plaide et mon parti plaide qu'on revienne, en Côte d'Ivoire", à la consécration d'un civil "honnête" à la tête de la CEI, car "il y a quand même des hommes de valeur", a dit M. Koné Katinan, lors des échanges.  


Il s'agit d'une personnalité "à qui on fait confiance, il organise les élections sur sa responsabilité pénale et administrative", a-t-il ajouté, soutenant qu'au Ghana, c'est ce qui se fait "et la première fois les Ghanéens ont mis en cause cela, il y a eu des morts d'hommes lors des dernières élections". 


"On peut trouver en Côte d'Ivoire des gens honnêtes mais tant que nous allons rester dans une CEI multipartisane, le fruit de Marcousis", les crises peuvent subsister. Pour lui, ce n'est pas en pensant que c'est une CEI partisane qu'il y aura la neutralité, cela n'est pas vrai.  


Lors de la présidentielle de 2000, "c'était un membre de la société civile, qui a résisté et qui a appliqué la loi jusqu'au bout; en 2003, c'est Camille Hoguié, un magistrat qui était président de la Commission électorale et qui a organisé les élections municipales, et mon parti, le FPI était au pouvoir, on les a perdues et il n'y a pas eu de morts en Côte d'Ivoire", a-t-il renchéri. 


Par ailleurs, M. Katinan Koné a interpellé les autorités judiciaires à respecter les dispositions légales, avant d'ajouter "ne jouons pas avec la loi, les juges ne doivent pas jouer avec la loi, il faut que la loi elle-même soit juste". 


La société ivoirienne, selon lui, est "totalement corrompue" et les populations "courent derrière l'argent et aucune autre valeur ne compte". C'est pourquoi, il faut éduquer les habitants aux valeurs citoyennes. 


Le juge a la responsabilité de mettre tout le monde sur un pied d'égalité, et tant que la justice ne prend pas ses responsabilités, il y aura des crises à répétition, a avrti l'ancien ministre du Budget de Laurent Gbagbo.  


Le rapport, produit à la suite d'une enquête dans plus de 14 localités du pays, met en exergue "la banalisation du crime", la réponse de l'Etat face aux violations des droits de l'Homme, l'autorité de l'Etat mise à mal et le dialogue permanent. 


Le rapport de monitoring des violations des droits de l'Homme fait état de violences d'une extrême gravité enregistrées lors des élections présidentielles d'octobre 2020. Selon M. Éric Semien, le président de l'OIDH, ce rapport vise à attirer l'attention de tous sur les violences électorales.  


II mentionne les présumés responsables des violations et leur modus operandi. Il est reproché au gouvernement le rétrécissement des libertés publiques des populations, et aux forces de défense et de sécurité leur "inaction ou intervention partiale sur le théâtre des affrontements".  


Le texte souligne que les leaders politiques et certains cadres des régions instrumentalisent des populations. Ce qui exacerbe les crises dans les différentes régions du pays. 


L'enquête évoque des "microbes", des jeunes voyous, convoyés dans des véhicules de transport en commun généralement appelés "gbaka" sur les lieux des manifestations et des affrontements, et des dozos, chasseurs traditionnels, impliqués dans les crises. 


Le rapport ressort comme causes, les conflits liés au foncier rural, la pauvreté, la question de l'affirmation et de la protection de l'identité nationale, la circulation persistante des armes légères et une prise en charge quasi superficielle des victimes. 


En termes de recommandations, l'OIDH, à l'attention des autorités étatiques, appelle à accentuer la politique de réconciliation et la gestion des conflits sociaux et communautaires à la base, en plaçant au centre de ces processus les communautés elles-mêmes.  


L'ONG de défense des droits de l'Homme, en outre, souhaite la création et le maintien d'un cadre de concertation et de dialogue permanent avec tous les corps sociaux constitués et sans exclusive sur des questions d'intérêt national. 


L'OIDH recommande par ailleurs l'application en toute impartialité la rigueur de la loi aux auteurs et commanditaires des violences électorales, des discours à relents tribalistes et envers les colporteurs de fausses informations. 



AP/ls/APA

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