Licenciement atteinte au droit syndical, abus de d’autorité, menaces et intimidations. Tel est le quotidien des postiers de Côte d’Ivoire qui, depuis plusieurs mois, sont sans salaire. Malgré les suspensions de mot d’ordre de grève pour laisser une chance aux négociations rien n’y fit. Et lorsque ceux-ci veulent réclamer ce qui leur revient de droit, ils sont victimes de toute sorte d’abus, c’est le triste constat des postiers. Depuis le début de l’année, ceux-ci sont sans salaire. Aka Verdier que nous avons joint hier est très remonté :« Trois mois de salaires, (décembre, janvier, février) que la direction de la Poste reste devoir à ses agents. Le salaire de novembre a été payé en février. La suspension du dernier mot d’ordre de la dernière grève est intervenue après négociation avec le ministre de l’Economie numérique des télécommunications et de l’innovation, Adom Roger. Alors qu’on croyait que les choses allaient s’améliorer, bien au contraire. A peine avons-nous suspendu que le rouleau compresseur a été activité et les sanctions sont tombées. C’est ce qui nous fait dire aujourd’hui que le ministre est bel et bien complice de la situation qui prévaut en ce moment à la Poste. Comment des pères de familles que nous sommes, pouvons rester sans réagir face à cette situation? Certains de nos camarades ont été vidés de leur maison pour loyers impayés. Nous ne demandons rien d’autres que nos salaires. C’est un droit » s’indigne Aka Verdier Florent, secrétaire général du Syndicat libre des agents de la Poste (SYLAP-CI). Pour lui, « Le directeur général, Isaac Gnamba Yao, veut museler les syndicats en tuant dans l’œuf toute velléité de grève. Aller jusqu’à licencier un secrétaire général de syndicat qui ne revendique rien d’autre que le salaire, c’est méconnaître les textes en la matière. Mais nous restons sereins parce que le droit sera dit. » C’est pourquoi, il s’insurge contre le mutisme du ministre de tutelle qui au vu de ce qui se passe ne dit rien. Pour rappel, Aka Verdier a été licencié. Il a reçu sa lettre de licenciement le 22 février dernier signé des mains du directeur général. Quant au second syndicat, le Syndicat national des agents libres de la Poste de Côte d’Ivoire (SYNALPOSTE-CI), son secrétaire général fait face à une procédure qui risque d’aboutir au même résultat que celui de Verdier, Dali Gbato Bonaventure, a eu une mise à pied, avec retenue de salaire et son contrat suspendu…C’est la solution qu’a trouvée le directeur général face aux agents qui réclament leur salaire…
JEAN PRISCA