« Maladie endémique, la rage continue de faire des victimes et d’avoir un impact socio-économique important estimé à près de 19 milliards FCFA. En Côte d’Ivoire, des études récentes ont montré que plus de 500 personnes meurent chaque année de la rage et, la majorité de ces victimes sont des enfants. Et pour faire face à ce fléau, le pays a adopté un ambitieux programme d’élimination de la rage transmise par les chiens à l’horizon 2030, conformément à l’objectif mondial d’élimination de la maladie ». C’est en ces termes qu’a ouvert, lundi 04 avril, Eric Casimir Akaffou, conseiller technique spécial au Ministère des Ressources animales et halieutique, le 6e cours international sur la surveillance et le contrôle de la rage. C’était au pôle scientifique et innovation de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Bingerville (une commune du sud de la Côte d’Ivoire située au bord de la lagune Ébrié).
Selon M. Akaffou qui représentait le ministre Sidi Touré, l’espoir est permis d’autant plus que d’énormes progrès ont été réalisés en matière de lutte contre la rage. En témoigne la « dernière évaluation de l’Alliance de lutte contre la rage » selon laquelle la Côte d’Ivoire a évolué « du niveau 1 au niveau 2,4 de l’outil d’élaboration de la lutte contre la rage (SARE) ». Ce qui fait de « la Côte d’Ivoire le pays le plus avancé de la sous-région en matière de lutte contre la rage ».
Cette formation qui s’inscrit dans le cadre du concept ‘‘une seule santé’’ se tient du 04 au 15 avril 2022 et réunie 26 professionnels de la santé animale et humaine venant de 8 pays africains. Ainsi, vu le nombre considérable de morts causées par la rage, cette formation consistera à renforcer les capacités des acteurs africains en général et ivoiriens en particulier en leur donnant des formations pratiques, axée sur le programme de lutte intégrée contre la Rage en vue d’éliminer cette maladie à l’horizon 2030, a expliqué Pr Benié BiVroh Joseph, représentant le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle.
Mme Sanogo Mariam, 5e adjointe au maire de Bingerville qui représentait le maire Issouf Doumbia, a salué la tenue de cet atelier dans sa commune. Non sans dire espérer que les acquis de ce 6e cours permettre d’éradiquer définitivement la rage en Côte d’Ivoire et en Afrique, en général.
Plusieurs partenaires techniques et financiers, notamment l’institut pasteur de Paris, le Centre suisse de recherches scientifiques, le LANADA, l’institut Friedrich-Loeffler, le programme global de la protection de la santé, le réseau pasteur et l’organisation mondiale de la santé animale, ont traduit leur volonté d’accompagner l’Etat ivoirien à atteindre les objectifs d’éradication de la rage. En témoigne la présence de plusieurs experts européens, notamment Jean-Pierre Kraehenbuhl, fondateur de l’e-learning ; Pr Hervé Bourhy, directeur de la santé global à l’institut pasteur de Paris ; Abela Ridder Bernadette, directrice des maladies tropicales à l’OMS.
Abdel-Habib Dagnogo