APA - La Côte d'Ivoire, deuxième pays producteur de coton en Afrique Subsaharienne, a "reculé en termes de rendements" en raison la sécheresse, et pourrait perdre ce rang sur la campagne 2022.
"Le bilan 2021-2022 est en cours, peut-être que nous n'allons pas pouvoir réaliser notre rang de deuxième", a déclaré Dr Adama Coulibaly, directeur général du Conseil coton-anacarde, organe de régulation de la filière, lors d'une conférence à l'occasion de la COP 15 à Abidjan.
"Cette année, nous avons eu une campagne qui n'est pas malheureusement excellente, nous avons reculé en termes de rendement, à cause des poches de sécheresse dans certaines zones de production qui ont fait que nous ne pouvons pas maintenir notre rang", a-t-il expliqué.
Il a fait observer que les pays voisins, producteurs de coton, eux, "se sont donnés tous les moyens pour pouvoir avancer". Mais, ce recul de la Côte d'Ivoire nous pouvons le lier à des "situations conjoncturelles".
Le directeur général du Conseil coton-anacarde a aussi évoqué un certain nombre de difficultés liées à la qualité des semences qui n'a pas toujours donné les résultats attendus, dans un environnement où "90% des terres sont dégradées dans le nord" du pays.
La Côte d'Ivoire, rappelera-t-il, a "acquis de haute lutte" cette deuxième place de pays producteurs au Sud du Sahara, "une place très disputée". Le pays "se maintient entre la 4e, la 3e et la 2e place selon les campagnes" qui sont parfois bonnes ou moins bonnes.
Depuis quelques années, il existe une concurrence entre les pays producteurs de la région. Le Burkina Faso qui était pendant un temps le premier producteur au Sud du Sahara, a perdu cette position au profit du Mali qui a été détrôné le Bénin, leader depuis quatre ans.
En raison de la dégradation des sols, le Conseil coton anacarde a mis en place un laboratoire d'analyse des sols à Sinematiali, dans le Nord ivoirien. Cette clinique des sols fait des analyses en moins de 30 secondes.
Elle décrit tout le spectre avec tous les éléments nutritifs, ce qui permet de mieux comprendre la dégradation du sol, a relevé Dr Adama Coulibaly. Désormais, les sols seront adressés voire enrichis au regard des résultats du laboratoire.
La pratique, fera-t-il observer, est que les paysans utilisent les mêmes fertilisants et aux mêmes doses pour enrichir leurs sols, au point que des engrais détruisaient des sols riches. Cet appareil permet d'apporter un traitement spécifique aux différents sols.
Le coton appelé "or blanc" est cultivé dans les zones du nord de la Côte d'Ivoire et du centre du pays. Cette spéculation est le 4e produit agricole d'exportation après le cacao, la noix de cajou et l'hévéa.
Avec une production de coton graine de 559 483 tonnes en 2020-2021, la Côte d'Ivoire occupe le 2e rang des pays producteurs de coton au niveau africain, après le Bénin (728 000 tonnes) et devant le Burkina Faso (492 000 tonnes).
Les plantations d'anacardiers, en Côte d'Ivoire, couvrent 1, 4 million d'hectares soit 9% du couvert forestier du pays. La 15e Conférence des parties des Nations-Unies sur la désertification qui s'est ouverte le 9 mai, s'achève le 20 mai 2022.
AP/ls/APA