L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mobilisé 29,37 milliards de Fcfa pour la Côte d'Ivoire en 2020 et 2021, selon Robert Gouantoueu Guei, directeur Afrique de l'Ouest de l'institution.
"Pendant les deux années précédentes, la FAO, a malgré la pandémie de Covid-19, mobilisé près de 47 millions de dollars pour la Côte d'Ivoire globalement", a dit M. Robert Guei, dans un entretien à APA.
M. Guei s'exprimait, en marge d'un panel de haut niveau sur la politique agricole de la Côte d'Ivoire, le 15 juin 2022 à Abidjan, à l'occasion du Groupe consultatif sur le Programme national de développement (PND, 2021-2025).
"Dans les deux années à venir, nous allons intensifier cette mobilisation de ressources pour aider le PND 2021-2025", a-t-il assuré.
Ce Groupe consultatif a regroupé notamment les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Les montants annoncés par les partenaires techniques au développement de la Côte d'Ivoire pour les projets publics et les réformes du gouvernement ivoirien sont estimés à 15 706 milliards Fcfa pour 9 335 milliards Fcfa attendus.
Lorsque ces annonces sont faites, les bailleurs, dira-t-il, attendent que "le gouvernement présente des projets, des programmes, des activités cohérentes et c'est en cela que nous rentrons en jeu pour aider le gouvernement à développer ces programmes et des projets".
Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l'Ouest et représentant de la FAO au Sénégal, M. Robert Gouantoueu Guei, a salué le gouvernement ivoirien pour ces assises visant le développement du pays.
La FAO, rappellera-t-il, est une organisation des Nations Unies qui a pour rôle d'appuyer les pays sur le plan technique en apportant son expertise pour aider les gouvernements à développer des programmes et des projets bancables, tout en les aidant à faire une mise en œuvre cohérente.
L'organisation aide également les pays à développer des politiques et des stratégies, qui représentent "le meilleur départ pour le développement" d'une vision déclinée en programme, a-t-il poursuivi.
M. Guei a affirmé le "soutien" de l'organisation à la Côte d'Ivoire. Il a ensuite expliqué que la FAO couvre notamment quatre secteurs qui sont l'agriculture, l'élevage, la pêche/l'aquaculture et l'environnement.
Suite an panel de haut niveau sur les stratégies agricoles déclinées par la Côte d'Ivoire, il a félicité les autorités ivoiriennes pour le développement des filières agricoles depuis les semences, jusqu'à la transformation et l'exportation.
La Côte d'Ivoire, vient d'introduire dans sa stratégie agricole le développement des agropôles, la combinaison de l'agriculture et de l'industrie, s'est-il félicité, faisant savoir que ces agropôles permettent de transformer et de valoriser les produits locaux.
Le gouvernement ivoirien a mis sur pied neuf agropôles qui couvrent toutes les grandes régions du pays. Avec ces agropôles, certains produits locaux tels l'igname pourraient devenir des produits de rente.
Il a par ailleurs fait observer que "la crise de la Covid-19 a montré qu'en Afrique, le système alimentaire est très vulnérable, parce que les mesures prises par les Etats ont eu un impact direct sur les producteurs".
Ceux qui ont produit ne pouvaient plus les commercialiser parce que les marchés étaient fermés et le transport affecté, a-t-il relevé. La FAO, dans ce contexte, a mis en place des mesures d'urgence pour acheter ces produits et les distribuer.
De ce fait, l'organisation onusienne a développé des programmes post Covid-19 pour que le secteur agricole puisse repartir au niveau d'avant la crise sanitaire, mais aussi se développer davantage.
"Au moment où l'organisation discute avec les pays pour développer des programmes post Covid-19, est survenue la crise ukrainienne" qui remettre en cause la souveraineté alimentaire sur le continent africain, a-t-il souligné.
Pour ce faire, "il faut qu'on produise localement ce qu'on doit manger et qu'on consomme ce qu'on produit, au lieu de compter toujours sur l'exportation", a conseillé le coordonnateur sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l'Ouest, qui représentait également l'organisation.
"Nous avons suffisamment à manger et nous ne sommes pas forcément obligés de manger le pain à base de blé (...) nous avons ici nos céréales, le manioc, la patate douce et nous pouvons produire de la farine et faire le pain nutritif; d'ailleurs, qui n'a pas de gluten", a-t-il poursuivi.
Ces crises (la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine) devraient être vues comme des opportunités pour les gouvernements pour pouvoir investir suffisamment dans l'agriculture, a-t-il conclu.
AP/ls/APA