Par la voix du représentant de la mutuelle de développement, Kouakou Yao Léopold, les populations du village de Kahabo (environ 25km de Béoumi) ont prié jeudi 23 juin 2022 les enseignants de l’école primaire publique de cette localité de sursoir à leur volonté de quitter leur poste de travail à la suite de nombreuses agressions dont ils ont été victimes.
Elles ont exprimé leur profond regret de n’avoir pas apporté la protection nécessaire à ces fonctionnaires que l’Etat de Côte d’Ivoire a affecté dans leur village pour apporter le savoir à leurs progénitures. M. Kouakou a, au nom du chef de village, Nana Kouassi Loukou Charles, pris l’engagement de renforcer la sécurité autour des enseignants de leur école en réparant les portes et fenêtres de leurs habitations avant la prochaine rentrée scolaire (2022-2023).
Cet engagement a été prise en présence du préfet du département de Béoumi, Traoré Imelda, et les autres membres de la délégation qu’elle conduisait à Kahabo en vue d’en savoir davantage sur cette volonté des enseignants de quitter leur poste de travail à la suite des agressions perpétrées contre eux et les membres de leurs familles respectives.
Mme le préfet ainsi que le député de la commune de Béoumi, Me Blessy Chrysostome, et la directrice régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation de Bouaké, Angèle Coffie, qui ont exprimé leur compassion au directeur de l’EPP Kahabo, Lama Touré, et ses collaborateurs n’ont pas manqué non plus de plaider auprès d’eux afin qu’ils ne mettent par leur menace à exécution dans l’intérêt des enfants de Kahabo.
Ils ont, par ailleurs, interpellé les populations de cette localité sur les manquements à leurs responsabilités vis-à-vis des enseignants de leur village. « Votre négligence a failli conduire à l’irréparable », a lancé Mme la directrice régionale à l’endroit de celles-ci. De son côté, le député Blessy Chrysostome leur a reproché leur laxisme devant le comportement déviationniste de leurs enfants qui s'adonnent à la consommation de boisson frelatée et de la drogue.
A la suite de plusieurs vols et agressions perpétrées contre eux et les membres de leurs familles, les enseignants de l’EPP Kahabo ont pris la décision de quitter ce village pour aller servir ailleurs. La dernière victime de ces agressions fut dame Yobouet Adjoua Alice, la femme de l’enseignant Koffi Amani Henri. Cette dernière avait été tailladée le 27 mai 2022 par un jeune du village du nom de Konan Koffi Fréjus.
« L'insécurité dont nous sommes victimes ces dernières années est à la base de notre volonté de quitter ce village. Nous avons été victimes de plusieurs cas de vols que nous avons portés à la connaissance du président du COGES et de la chefferie. Aucune solution n'a été trouvée jusqu'à ce que Yobouet Adjoua Alice, la femme de mon collègue Koffi Amani Henri soit tailladée par un de nos anciens élèves, en l'occurrence Konan Koffi Fréjus. Si notre sécurité ne peut pas être garantie dans ce village, il est mieux que nous partions dans d’autres localités pour servir l’Etat », a indiqué le directeur de l’EPP Kahabo, Lima Touré, lors de la rencontre avec la délégation du préfet de Béoumi pour justifier leur volonté de partir loin de la localité de Kahabo.
(AIP)