Duékoué - La Société de développement des forêts (SODEFOR), en collaboration avec des cabinets experts (ONG Internationale, Earthworm, Kinome), a organisé, à la salle Paul Guidibo de la mairie de Duékoué, un atelier pour la restitution de la version provisoire du plan d'aménagement participatif de la forêt classée de SCIO.
Au cours de cet atelier, le troisième du genre, qui a eu lieu mercredi 20 juillet 2022, il s'est agi de présenter surtout aux populations riveraines de SCIO, dans sa partie Sud, et aux autorités préfectorales, les séries d'aménagement de cette aire protégée. Ces séries d'aménagement concernent la série de protection et la série agroforestière.
Selon les experts de la mise en œuvre de ce plan d'aménagement, les objectifs des séries d'aménagement sont nombreux et capitaux. Il s'agit, entre autres, d'assurer la pérennité des écosystèmes forestiers résiduels, de protéger les habitats de la faune sauvage et de la flore, de restaurer les écosystèmes forestiers des emprises agricoles, de garantir la protection de la biodiversité, de restaurer les surfaces forestières, d'augmenter la résilience des cacaoyers face au changement climatique.
« Ce n'est plus un secret pour personne que la forêt classée de SCIO, 88.000 ha, a été beaucoup entamée. 91,4% de la superficie de SCIO a, aujourd'hui, disparu et la forêt qui reste est insignifiante. Or, on a justement besoin de ces forêts pour laisser grandir le cacaoyer et pour garantir notre place de premier producteur mondial de cacao », a souligné Gérôme Tokpa, directeur pays de la Fondation Earthworm, installée en Côte d'Ivoire depuis 2011.
L'expert de la Fondation Earthworm a fait remarquer que c'est pour cette raison qu'un plan d'aménagement est mis en place pour préserver les zones appelées les séries de protection et qu'on puisse mettre en place des plantations de cacao dans les zones de séries agroforestières.
Dans le plan d'aménagement, a-t-il précisé, on a proposé 28% pour les séries de protection et 72% pour les séries agroforestières. Dans ces dernières, il faut planter les arbres dans les plantations de cacao.
Illustrant ce plan avec les expériences du Brésil et du Costa Rica, Gérôme Tokpa a révélé qu'en plantant les arbres dans les champs de cacaoyers, il n'y a pas d'impacts négatifs. « Bien au contraire, cela fait que le cacaoyer est moins exposé aux parasites, aux insectes. Et ce sont les arbres qui vont apporter aussi la matière nutritive au sol, nécessaire à la croissance des plantes», a-t-il ajouté.
Pour l'aménagement de la série de protection, différentes densités de reboisement seront opérées en fonction d'éléments de terrain. Ainsi, il est prévu un reboisement à densité 250 arbres/ha sur les flancs de collines, un reboisement à densité 400 arbres/ha le long des cours d'eau et sur les sommets de collines et un reboisement réalisé par les populations contre une compensation financière. Pour l'aménagement de la série agroforestière, en moyenne 100 arbres forestiers seront introduits dans les plantations de cacaoyers.
Les essences qui seront utilisées sont nombreuses, notamment les bois d'œuvre tels Tiama, Sipo, Niangon, Béte, Framiré, et des arbres fruitiers comme le Boborou, l'Akpi, ainsi que des légumineuses.
La forêt classée de SCIO est à cheval sur les départements de Duékoué, Bangolo, dans la région du Guémon, et de Guiglo et Bloléquin dans le Cavally. La zone forestière représente 8,6%, tandis que la zone exploitée est de 91,4%.
(AIP)
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