7 personnes décédées, 15 personnes blessées prises totalement en charge par le Conseil municipal de Treichville, 108 personnes constituant 17 familles impactées. Tel a été le bilan détaillé de l’effondrement de l’immeuble R+5 situé dans la commune de Treichville, précisément à l’Avenue 3 Rue 16 barrée. Drame que la Cité N’Zassa a connu dans la nuit du samedi 27 février au dimanche 28 février aux environs de 00 heure 30 minutes.
Des constats inquiétants et alarmants dans certains habitats
Plus qu’un problème, on pourrait qualifier certains habitats de mouroirs dans la cité N’Zassa. Bon gré ou mal gré, des populations dorment dans des maisons qui n’offrent aucune commodité sanitaire et sécuritaire. Des salons déchaussés du plafond, des fissures perceptibles depuis les murs. La survenue d’une fissure au sein d’une habitation peut avoir de multiples causes. Il peut entre-autres s’agir d’un simple problème de fissuration de l’enduit, ou bien provenir d’un mouvement de sol, d’une infiltration d’eau, de la présence d’une malfaçon de la construction sur le bâtiment, … Une fissure, selon sa cause d’apparition et son degré de gravité, risque d’avoir des conséquences plus ou moins désastreuses pour le logement et ses habitants. En plus, Une fissure s’avère bien souvent évolutive et il est généralement difficile de prévoir avec certitude son évolution dans le temps, même pour un spécialiste des phénomènes de fissuration. Le risque d’effondrement augmente lorsque la fissure affectant le mur, le plafond, le sol ou la façade de votre logement, est désignée comme structurelle. Si une fissure affecte la structure même d’un bâtiment, alors le risque d’effondrement est bien présent.
La Mairie tire la sonnette d’alarme
C’est à cela que la Mairie depuis l’effondrement des immeubles a mené des investigations pour éviter le pire. Selon les articles de la construction, le Maire a un pouvoir de réguler cet état de fait. « Article 338 : le maire peut prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques lorsqu’ils menacent ruine et qu’ils pourraient, par leur effondrement compromettre la sécurité ou lorsque d’une façon générale, ils n’offrent pas les garanties de solidité nécessaires au maintien de la sécurité publique dans les conditions prévues à l’article 340. Toutefois, si leur état fait courir un péril imminent, le maire ordonne préalablement les mesures provisoires indispensables pour écarter ce péril dans les conditions prévues par l’article 341. Il peut faire procéder à toutes visites qui lui paraitront utiles à l’effet de vérifier l’état de la solidité de tous murs, bâtiments ou édifices. Toute personne ayant connaissance de fait révélant l’insécurité d’un immeuble est tenue de signaler ces faits au maire qui peut recourir à la procédure ci-après ». Conscients du risque imminents de la catastrophe, certains propriétaires notamment ceux des bâtiments de l’avenue 7 rue 8 barrée et de l’avenue 5 rue 7 ont emboité le pas à la mairie en saisissant l’Onpc. Malheureusement, certains habitants de ces bâtiments refusent de s’en aller soit au péril de leur vie. Dans ce genre de cas, le maire peut signer un arrêté de démolition et se faire accompagner par des forces de l’ordre pour régler le problème ou de faire appel à la brigade de contrôle du ministère de la construction.
Qu'est-ce qu'un immeuble menaçant ruine ...
Les immeubles menaçant ruine sont des bâtiments qui « n’offrent pas les garanties de solidité nécessaires au maintien de la sécurité publique ». Il s’agit de bâtiments dont le gros-œuvre est devenu instable, du fait d’un vice de construction ou d’une vétusté avancée : fissures importantes dans un mur, plafond menaçant de s’effondrer… Les immeubles menaçant ruine sont dangereux pour la sécurité des occupants ou des riverains. Un immeuble menaçant ruine du fait d'un défaut de construction, de sa vétusté, d'un défaut d'entretien… La sécurité publique compromise : danger réel, actuel et pouvant entraîner des troubles graves à brève échéance. La lutte contre le phénomène de biens non entretenus ou abandonnés constitue un enjeu majeur. Lorsque des immeubles privés menacent la sécurité publique sur le territoire d'une commune, celle-ci dispose de plusieurs procédures pour lui permettre de mettre fin à cette situation.
L’Office national de la protection civile saisi
Après l'effondrement de l'immeuble de l'avenue 3, le Conseil municipal avec à sa tête le Ministre François Albert Amichia s'est voulu clair " pour la prévention de tels évènements dans notre commune». Ainsi, le Conseil municipal a mandaté la Direction technique à l'effet de s'assurer du bon état de toutes les habitations sur le territoire communal. A ce propos des investigations ont été menées dans ce sens. En cela, c'est plus de 18 immeubles menaçant ruine qui ont été décomptées. «C’est après le rapport qui va naitre de cette visite que le Ministre François Albert Amichia, Maire de la Commune de Treichville et le Conseil municipal pourront officiellement décider si ces maisons seront détruites ou réhabilitées», cette affirmation est celle de Mme Assalé Clarisse, sous directrice du domaine Habitat et Urbanisme des services techniques de la mairie, lors de la visite des immeubles menaçant ruines dans la commune. Une visite de reconnaissance a eu lieu le lundi 18 juillet 2022, en présence des éléments de l’Office National de la Protection Civile (ONPC) avait pour objectif de répertorier tous les immeubles à risque de la commune afin de décider de leur sort. En effet suite à l’effondrement de l’immeuble R+5 sis à l’avenue 03 rue 16 barrée, sous recommandation du Ministre Amichia, la Direction technique a initié une opération en vue d’éviter tous risques et dégâts des immeubles menaçant ruines et cela en collaboration avec le Ministère de la construction. «Les maisons qui sont habitées sont du ressort de la collectivité et celles en construction (plus d’un niveau) sont du ressort du Ministère de la construction », a précisé la sous directrice avant de déclarer qu’une vingtaine d’immeubles ont été recensés pour cette visite. A sa suite, le lieutenant Yao Christian de l’ONPC, a signifié que cette visite de sécurité incendie, était relative à la sécurité des personnes et des biens. « Cette visite permet de voir si les dispositions sécuritaires sont respectées, si la vie des populations n’est pas menacée», a laissé entendre le lieutenant avant de préciser que cette opération est la suite logique d’un courrier émis par la direction des services technique à leur endroit. «Nous sommes au stade de la visite pour l’instant, nous allons statuer plus tard sur le rapport», a-t-il conclu.