Abidjan- La Fondation Friedrich Naumann a initié mardi 13 septembre 2022 à Abidjan, une journée d’étude sur le futur du marché du travail en Côte d’Ivoire, une forme d’appel, selon son chef de bureau Côte d’Ivoire, Magloire N’Dehi, à l’anticipation sur la « Gig Economy » ou le travail à la tâche qui impacte de plus en plus les économies africaines.
M. N’Dehi a expliqué qu'avec l’avènement de la Covid, en 2020, les entreprises ont compris qu’elles pouvaient se passer par moment de certains emplois, ce qui a fait naître de plus en plus, l’économie à la tâche.
« Il s’agit donc pour une entreprise ou pour un employeur de solliciter de manière ponctuelle quelqu’un qui disposerait d’une compétence ou d’une expertise pour agir sur la tâche et à la fin d’être payé et cette forme d’économie est en train d’émerger de plus en plus avec le digital », a-t-il indiqué.
Il a jugé de la nécessité des pays africains de prendre le taureau par les cornes. « Nous pensons que les Etats africains ne sont pas suffisamment préparés pour anticiper cette transformation des économies qui se développent de plus en plus aux Etats-Unis et dans les pays européens », a-t-il assuré. Il a souligné que cette transformation structurelle de l'économie nationale doit être anticipée.
« En tant que fondation politique, il était important pour nous d’organiser cette rencontre pour réfléchir sur les enjeux de cette transformation et de voir comment l’Etat de Côte d’Ivoire peut prendre des dispositions, non seulement de profiter de cette opportunité qui permet les libertés économiques, la flexibilité de travail, mais ne pas oublier que cela a aussi un impact sur l’emploi », a indiqué le chef de bureau de la fondation Friedrich Naumann.
Pour la représentante de la GIZ et de l’ambassade d’Allemagne, Honor Elena, « l’enjeu est mondial et devient un besoin essentiel pour le monde et particulièrement pour la Côte d’Ivoire d’aller dans ce sens-là, de développer l’activité, de développer le travail par tâche pour pouvoir suivre le développement mondial qu’il y a aujourd’hui ».
Elle a expliqué que le GIZ travaille à développer des activités sur les TIC et le numérique qui permettent à des jeunes qui sont éloignés de l’emploi ou qui ont du travail informel, à le formaliser, à se mettre sur les réseaux, sur Internet pour pouvoir développer une activité plus formelle et plus lucrative à travers le monde.
« Il y a de nombreux métiers informels en Côte d’Ivoire qui pourraient être formalisés. Et travailler par tâche comme ils le font aujourd’hui mais de manière plus structurée et le développement du digital, du métier du numérique est la première source qui va faire qu’on va pouvoir développer les métiers par tâches », a conclu Mme Honor.
Le chef de département à l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI) en charge des questions de statistiques du marché, Fofana Lanciné, a salué l’initiative de cette journée. « Ce genre de réflexions permet de pouvoir esquisser des pistes de solutions que, j’espère, la Fondation pourra partager avec les acteurs politiques, socio-économiques, de sorte à ce que nous puissions trouver des solutions idoines qui puissent protéger l’ensemble des parties prenantes », a-t-il exprimé.
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