Depuis le 3 octobre 2022, l’hôtel Belle Côte, à Cocody, accueille l’atelier d’élaboration des rapports sur les perspectives économiques et financières à moyen terme 2023-2027 qui s’achève le 7 octobre prochain. L’activité est placée sous la présidence du Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Adama Coulibaly. « Je garde espoir, au vu de la richesse en expertise dans cette salle, qu’un programme convaincant et surtout réaliste sera élaboré au terme de cet atelier », s’est adressé, le Professeur Bamba N’Galadjo, représentant du Ministre de l’Economie et des Finances, à l’ouverture des travaux, aux participants. Ils sont, une quarantaine, issus de l’administration publique, parapublique, de la BCEAO ainsi que de la Primature. Le Professeur Bamba N’Galadjo avait, à ses côtés, le Directeur Général de l’Economie, Dr SAIN Oguié et le représentant du Conseil de l’Entente, Monsieur Jean-Baptiste OUEDRAOGO.
Après le rendez-vous manqué des horizons de convergence fixés à fin 2019 et une dégradation des principaux indicateurs macroéconomiques du fait de la COVID-19, les Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ont entrepris des révisions des différents pactes de convergence pour la poursuite de l’exercice de la surveillance multilatérale. Un nouvel acte additionnel a été adopté au niveau de la CEDEAO avec un nouvel horizon de convergence fixé à fin décembre 2026 et d’entrée en phase de stabilité à partir de 2027. Ce nouvel acte, tout comme le précédent, impose à chaque Etat membre l’élaboration d’un nouveau Programme Pluriannuel de Convergence (PPC), appelé « programme initial » qui doit faire l’objet d’actualisation chaque année. Au niveau de l’UEMOA, les réflexions sont toujours en cours pour l’adoption d’un nouveau pacte, mais les conditions de convergence et d’entrée en phase de stabilité ne devraient pas être en contradiction avec celles du pacte de la CEDEAO.
Cet atelier, rendez-vous annuel, se tient dans un contexte international particulièrement préoccupant. En effet, alors même que l’incertitude engendrée par la COVID-19 commençait à se dissiper avec une reprise de 6,1% de l’économie mondiale en 2021, l’année 2022 aura été alimentée par la persistance des incertitudes liées à la crise ukrainienne. Les dégâts économiques entraînés par le conflit contribueraient à un net ralentissement de la croissance mondiale et alimenteraient l’inflation en 2022. Ainsi, la croissance mondiale devrait passer, selon les estimations du FMI de juillet 2022, de 6,1% en 2021 à 3,2% en 2022. En Afrique subsaharienne, la croissance s’afficherait à 3,8% en 2022 après la reprise de 4,6% enregistrée en 2021. Dans les zones CEDEAO et UEMOA, le taux de croissance ressortirait respectivement à 4,6% et 6,0% en 2022 contre 4,2% et 6,1% un an plus tôt.
S’agissant des projections de l’inflation, elles ont été révisées à la hausse à 8,3% en 2022 contre 6,9% dans l’édition d’avril 2022. Elle devrait atteindre 6,3% dans les pays avancés et 10,0% dans les pays émergents et les pays en développement.
En plus de l’élaboration des rapports sur les perspectives économiques et financières à moyen terme 2023-2027, l’atelier qui se tient à l’hôtel Belle Côte devrait permettre de mener des réflexions sur des sujets d’actualité tels que l’impact de la crise russo-ukrainienne sur l’économie ivoirienne, les principales sources de la hausse des prix à la consommation, l’expansion du e-commerce en Côte d’Ivoire, l’avènement des nouvelles formes de monnaies dans les transactions courantes notamment les monnaies électroniques et les cryptomonnaies.
Transmission des rapports avant le 31 octobre 2022
Les rapports seront soumis aux membres statutaires du Comité National de Politique Economique (CNPE) pour amendement et adoption avant d’être soumis à Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances pour validation et transmission aux Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA au plus tard le 31 octobre 2022, selon le Professeur BAMBA Ngaladjo. Monsieur TANO Kobenan, Directeur des Affaires Economiques Régionales (DAFER), dans son discours de bienvenue a adressé ses sincères remerciements à Monsieur le Ministère de l’Economie et des Finances pour son appui constant au CNPE.
A. N