Abidjan- Quatre organisations de la société civile du Ghana et de la Côte d’Ivoire affirment leur soutien à la décision de boycott d’une réunion de la Fondation mondiale du cacao, organisée les 26 et 27 octobre 2022, à Bruxelles en Belgique.
La Plateforme ivoirienne pour le cacao et la Ghana civil-society cocoa platform (GCCP, Plateforme de la société civile ghanéenne pour le cacao), des organisations professionnelles d’agriculteurs (sociétés coopératives de base, unions et fédérations de coopératives), des transformateurs à petite échelle, des médias et des organisations de la société civile travaillant dans le secteur du cacao « félicitent le gouvernement et les régulateurs de nos pays respectifs pour la décision audacieuse et sans précédent de boycotter la réunion des partenaires de la World cocoa foundation les 26 et 27 octobre 2022 ».
Cette déclaration est co-signée par le coordinateur de la GCCP et le coordinateur d’EcoCare, pour le Ghana, et la coordinatrice de la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable (PICD), Pauline Zéi d’Inades-Formation, et le directeur exécutif de l’ONG IDEF (Institut pour le développement de l’éducation et la formation professionnelle), Bakary Traoré, pour la Côte d’Ivoire.
« En boycottant ce rassemblement phare du secteur privé à Bruxelles, les gouvernements de Côte d’Ivoire et du Ghana envoient un signal fort, un cri du cœur. La question du prix du cacao doit être placée au centre de la discussion sur la durabilité du cacao en tant qu’une question de justice sociale. En tant que société civile, nous soutenons pleinement cette position et espérons que le monde entier prendra note et dénoncera le secteur privé pour ses pratiques infâmes et déloyales de fixation des prix », écrivent-ils.
Les pays membres de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG) et le Secrétariat de cette organisation ont confirmé, le mardi 25 octobre 2022, qu’ils ne participeraient pas à cette rencontre, une décision qu’ils ont maintenue et appliquée.
« Nous avions eu des discussions intéressantes et constructives avec les partenaires de l’industrie à Abidjan, à Accra et de nouveau à Rome le mois dernier, et tous ont convenu de respecter leurs engagements et de soutenir le Différentiel de revenu décent (DRD). Mais le Conseil café-cacao et le Ghana cocoa board constatent avec déception que l’industrie du cacao et du chocolat ne respecte pas entièrement ses engagements en essayant de négocier à la baisse le différentiel d’origine, qui est une prime de qualité associée à tous les pays producteurs. Ceci a pour conséquence immédiate l’altération des effets bénéfiques du DRD sur le prix garanti aux milliers de petits producteurs de cacao des deux pays », avait expliqué le secrétaire exécutif de l’ICCIG, le ghanéen Alex Assanvo.
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