Après la nouvelle composition des membres de la Commission électorale indépendante (CEI), le parti d'opposition Nouvel Ivoirien Nouvelle Côte d'Ivoire s'indigne de cette réforme. Au cours d'un point de presse animé le 10 novembre au restaurant La nouvelle Gorge d'Or à Marcory Zone 3, Mme Marie-Carine Bladi, sa présidente, estime que la CEI actuelle est toujours source de tensions comme au cours des élections passées. Nous reproduisons in extenso la déclaration du NICIN.
"Mesdames, Messieurs, chers partenaires et amis des médias.
C’est avec un réel plaisir que je vous retrouve de nouveau ce jour. Je voudrais vous remercier vivement pour avoir répondu à ce nouveau rendez-vous du traditionnel Point Presse mensuel que nous nous faisons le devoir de prononcer chaque mois relativement à la marche de notre beau pays afin de donner à l’opinion nationale et internationale la position officielle de notre parti, le NICIN.
Je salue également l’équipe du Cabinet international de Communication qui nous accompagne depuis le lancement de nos activités. Mention spéciale aux sympathisants, aux militants, aux membres du Secrétariat général, ainsi que les Conseillers et partenaires nationaux et internationaux dont la confiance, le soutien constant et les conseils avisés ont toujours été pour nous, une source de motivation.
Chers invités, chers partenaires et amis des médias,
Le 15 janvier 1962, le Président Félix Houphouët-Boigny, le père fondateur de la Nation Ivoirienne, disait ceci à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, et je cite : « Dans cette Côte d’Ivoire où est si vive la conscience de la responsabilité de génération en génération, la fierté veut que, chacun de nous laisse, à la génération future, davantage qu’il n’a reçu». Fin de citation.
Aujourd’hui plus qu’hier, à quelques 2 ans des prochaines échéances présidentielles et en prélude à l’élection municipale de 2023, le Nouvel Ivoirien-Côte d’Ivoire Nouvelle (NICIN), estime qu’il est temps que nous nous arrêtions pour regarder ce que nous avons reçu de nos Pères et méditer sur ce que nous en faisons.
Dans cette dynamique inscrite dans le Nouveau Contrat Social que nous proposons aux Ivoiriens depuis 2018, le NICIN estime que la question de la composition de la Commission électorale indépendante se pose et s’impose comme un préalable à régler. Mieux, une urgence de paix durable à satisfaire maintenant.
Chers invités, chers partenaires et amis des médias,
Aujourd’hui, comme hier, toutes les analyses nous portent à rappeler et réaffirmer que la question de la CEI ne peut pas se limiter seulement à la recomposition de la Commission. Il s’agit plutôt de l’ensemble de l’environnement institutionnel des élections. C’est-à-dire tout le cadre juridique et institutionnel, à savoir : les organes d’arbitrage, de régulation et de gestion du contentieux ; c’est-à-dire la Cour constitutionnelle et la Cour suprême, les Organes d’arbitrage, la liste électorale, la cartographie électorale et le code électorale.
Tant que ces questions ne sont pas analysées et débattues ensemble, on ne peut pas dire que l’opposition est vraiment partie prenante aux différentes élections en Côte d’Ivoire. Nous serons toujours dans des parodies d’élections avec des vainqueurs connus d’avance qui narguent les vaincus connus d’avance.
Rappelez-vous : en 2019, le gouvernement avait demandé aux partis de l’opposition de faire chacun ses propositions et de les lui envoyer. Où en sommes-nous avec ce processus ? Quel est le contenu de ces propositions ? Quels sont les partis de l’oppositions qui y ont participé ? Qu’en savent vraiment les Ivoiriens ? Autant de questions que nous nous posons tout comme la majorité des Ivoiriens, d’autant que nous n’avons été ni approchés ni associés à ce processus.
Quoiqu’il en soit, aujourd’hui comme hier, l’évidence est là : la question de la CEI est toujours d’actualité et appelle encore à un large débat national, avec toutes les forces vives de la nation, afin que les décisions finales qui en résulteront répondent aux aspirations de toute la nation. C’est, à notre avis, une nécessité et une urgence de paix durable pour prévenir et éviter les scènes de désolations et de tristesse auxquelles nous assistons après chaque élection depuis 20 ans. Car, au-delà de la CEI, c’est tout le processus électoral qui doit être reformé. C’est-à-dire la liste électorale, le code électoral, le découpage électoral, la composition de la CEI et surtout l’articulation administrative, politique et juridique des CEI locales.
Chers invités, chers partenaires et amis des médias,
Depuis 10 ans, la réforme de la CEI revient au cœur du débat politique ivoirien à la veille des élections. L’opposition en avait fait même un préalable à sa participation à la présidentielle de 2020. Mais comme en 2010, et comme en 2015 ainsi qu’en 2020, c’est le statu-quo : la Commission qui pilote nos différentes élections reste inexorablement déséquilibrée en faveur du pouvoir en place. Et les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, nous savons tous l’ambiance qui nous est servie avant et après de chaque élection dans ces conditions.
Et pourtant. C’est un constat partagé même par la Cour africaine des droits de l’Homme qui avait été saisie par une organisation de la société civile. En 2016, la Cour avait ordonné aux autorités ivoiriennes de procéder à une réforme de la Commission électorale.
Le 28 mars 2019, dans le cadre de la 2ème phase du processus de dialogue sur la réforme de la CEI, le gouvernement avait apprécié la contribution des Organisations de la Société Civile et avait invité tous les acteurs à s’inscrire dans un dialogue constructif.
Mais aujourd’hui encore, comme hier, où en sommes-nous avec ce fameux dialogue constructif ? Où en sommes-nous avec ces concertations qu’on avait souhaitées empreint d’une volonté commune d’aboutir à une composition de la CEI acceptée de tous ?
Au NICIN, aujourd’hui encore, comme hier, la question de la CEI demeure le cœur même du processus électoral ivoirien. Il est grand temps de l’aborder avec lucidité, courage et sans passion.
Aujourd’hui encore comme hier, il appartient au pouvoir en place de faire en sorte que le réexamen de la composition de la CEI soit l’occasion d’une confrontation d’idées et de points de vue techniques. Autrement, s’installer dans le dilatoire ne fera que nous exposer pour longtemps encore aux dérives post-électorales que certains commencent à classer sous le terme peu flatteur de « fatalité ivoirienne ».
Aujourd’hui encore, comme hier, à quelque 2 ans de la Présidentielle et à l’orée des Municipales, il est temps d’oser les bonnes et les vraies questions : où en sommes-nous réellement avec le processus entamé depuis 2019 ? Que devons-nous retenir de ce processus qui était censé être aussi l’occasion d’une affirmation par tous de la volonté de sortir définitivement des violences électorales qui résultent plus des querelles politiciennes que de la défaillance du système électoral ?
Aujourd’hui encore comme hier, pour le NICIN, au nom de l’urgence de paix qui s’impose, les préoccupations qui devraient faire l’objet de discussions approfondies méritent d’être traitées maintenant. Avec des réponses claires et nettes pour tous. A savoir : la composition de la commission centrale, la représentation de la société civile, la composition du bureau, le mode de désignation des membres, la problématique des commissions locales, etc.
Chers invités, chers partenaires et amis des médias,
En venant devant vous, ce jour, pour donner la position du NICIN sur l’environnement général du processus électoral qui s’ouvre avec la révision de la liste électorale annoncée du 19 Novembre au 10 Décembre, notre objectif est de pérenniser le partenariat établi avec les médias d’une part. Et d’autre part, respecter notre devoir de réaction, d’information, communication et sensibilisation pour la stabilité et la paix de notre Nation qui a besoin de se retrouver.
Oui ! Dans notre marche du Nouvelle Ivoirien pour une Côte d’Ivoire Nouvelle, toutes nos actions portent une seule et unique aspiration : les Ivoiriens ont besoin de se retrouver. On a besoin de se retrouver ! Les Ivoiriens ont besoin de se retrouver ! On a besoin de se retrouver ! Vive la République, Vive la Côte d’Ivoire, Que Dieu bénisse notre chère patrie, Je vous remercie."