Dans l’Ouest africain, les migrations constituent « Une donnée socio-économique majeure depuis les conquêtes coloniales ». Il s’agit surtout de migrations internes à cette sous-région. Où l’installation progressive des migrants et de leurs familles dans les pays d’accueil a permis la construction d’importantes communautés diasporiques faites de différentes manières. A savoir le cas de la Côte d’Ivoire est assez emblématique car grand foyer d’immigration en Afrique de l’Ouest.
Bien souvent, les descendants de migrants sont sujets à problème et sont objet d’exclusion dans leur pays d’accueil et d’origine. Surtout quand il s’agit des questions politiques. Cela a entrainé de graves crises dans nombre de pays. Pour apporter des solutions, des pistes de réflexions ont été menées deux jours durant, les lundi 12 et mardi 13 décembre derniers, dans la capitale politique, Yamoussoukro.
Ouvrant les travaux, professeur Jean-Noël Loucou, secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët-Boigny, a fait noter que ce colloque qui avait pour thème « On les appelle « Taboussés/taboussis, « dankasa » …, les descendants de migrants en Afrique de l’Ouest », est tout à fait approprié aux tendances de la recherche sur les migrations. Surtout qu’il se tient dans un pays, la Côte d’Ivoire qui enregistre un des plus forts taux d’immigration au monde avec 30%. « Un pays où l’instrumentalisation politique des étrangers pour des enjeux de pouvoir a fait perdre de vue le problème essentiel de leur intégration. Il revient aux scientifiques que vous êtes, d’étudier tous les aspects du problème et d’indiquer les solutions possibles aux immigrés eux-mêmes, et aux décideurs politiques… », a-t-il relevé avant de souligner que « Les migrations internes au continent sont les plus importantes et les plus intenses... L’Afrique de l’Ouest a cet avantage d’avoir des peuples apparentés dont les domaines transcendent les frontières actuelles et qui se reconnaissent une communauté de destin. Leur intégration sera de ce fait plus facile et plus rapide que dans les autres régions. En étudiant les modalités de cette intégration par le biais des migrants, les chercheurs que vous êtes, feront œuvre novatrice et utile. » Avec lui le professeur Mandé Issiaka, enseignant à l’université de Montréal Canada, a fait un rappel des crises liées à l’exclusion des descendants de migrants aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Amérique et ailleurs avant de saluer cette initiative qui vient mettre le doigt sur cette problématique.
JEAN PAUL LOUKOU
In Le Nouveau Réveil / Jeudi 15 Décembre 2022 - N°6235