Puissance agricole, la Côte d’Ivoire ne veut pas dépendre du reste du monde pour se nourrir. Au-delà, des cultures de rente qui contribuent pour une part importante au Produit intérieur brut, le pays conduit de multiples programmes pour assurer sa sécurité et sa souveraineté alimentaire.
Des programmes prioritaires, des projets ambitieux, le gouvernement ivoirien consent d’importants investissements à la hauteur de ses ambitions en matière de sécurité et de souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire.
Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a indiqué que dans le cadre de la sécurité alimentaire, le gouvernement ivoirien met en œuvre 40 projets dans le secteur agricole pour un investissement de plus de 220 milliards de FCFA. Ces projets ont permis de créer plus de 2 670 emplois directs.
La question de la souveraineté alimentaire est une priorité absolue. Un engagement constant que le pays réaffirme à toutes les tribunes. A Abidjan, à Dakar ou à Berlin (Allemagne) au 15e Forum mondial de l’Alimentation et de l’Agriculture.
Le Vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, a conduit le 25 janvier 2023 une forte délégation ministérielle au Sommet Dakar 2 « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ». A ce sommet, le pays a présenté son « Pacte de livraison des produits alimentaires et agricoles » basé sur le Plan National de Développement (PND), le Programme National d'Investissement Agricole (PNIA) et la Politique Nationale de Développement de l'Elevage, la Pêche et de l'Aquaculture (PONADEPA 2022-2026).
La mise en œuvre du Pacte permettra de réduire de façon drastique les importations des produits de première nécessité afin de renforcer la souveraineté alimentaire et améliorer la sécurité alimentaire des populations.
Le PNIA 2 qui consiste à mettre en place les agropoles dans différentes régions, travaille sur les spécificités agricoles dont dispose la Côte d'Ivoire. Ainsi, le Projet de Pôle agro-industriel dans la région du Bélier (2PAI-Bélier), première agropole opérationnelle sur les neuf prévues sur l’ensemble du territoire national a été lancé en octobre 2018 et financé à hauteur de 80 milliards de FCFA. L’Agropole du Nord, dont le montant global est de 167,4 milliards FCFA a été lancée le mercredi 27 juillet 2022 à Sinématiali (région du Poro).
Le ministre de l’Agriculture a annoncé le lancement de deux autres agropoles en 2023.
La Côte d’Ivoire a également élaboré un Programme d’urgence de soutien aux filières agricoles d’exportation et au secteur des productions alimentaires (PURGA 2). A en croire le ministre d’Etat, « les premiers résultats du PURGA 2 sont édifiants, avec des statistiques de productions additionnelles de 30 000 tonnes de riz paddy et 32 400 tonnes de maïs grain. Les travaux sont en cours pour la mise en place de 6 000 ha de cultures maraichères, dont 300 ha sous maitrise totale de l’eau ».
La souveraineté alimentaire couvrant les ressources animales et halieutiques, le pays dispose d’une Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA). C’est en lien avec ce programme que le Premier Ministre Patrick Achi a lancé, le 1er août 2022 à la station piscicole de la Loka (Bouaké, région du Gbêkê), le Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI), dans le cadre de la structuration d’une industrie aquacole nationale performante et compétitive.
Sa mise en œuvre va favoriser la production d’environ 500 mille tonnes de poissons à l’horizon 2030. Avec une chaîne de valeur estimée à près de 825 milliards de FCFA.
Le PSTACI contribuera à renforcer la sécurité alimentaire, à réduire significativement la dépendance aux importations et à atteindre l’autosuffisance alimentaire dans le domaine de l’aquaculture.
Si la souveraineté alimentaire est une exigence pour la Côte d’Ivoire, le chantier lui est considérable. Le gouvernement dans le cadre de la modernisation de l’agriculture exhorte donc les jeunes à être en première ligne.
Pour ce faire, le gouvernement a impulsé diverses initiatives qui impactent l’insertion professionnelle des jeunes. On peut citer, entre autres, les Programmes nationaux d’investissements agricoles qui visent la création d’une richesse partagée à travers une agriculture moderne et respectueuse de l’environnement, la Stratégie nationale intégrée de promotion des emplois verts qui prévoit l’insertion professionnelle de 23 000 jeunes dans les métiers de la Terre et le Projet "Enable Youth Côte d’Ivoire", qui va susciter l’intérêt des jeunes pour les métiers du secteur agricole et contribuer à la lutte contre le chômage, avec pour objectif la création de 74 500 emplois.