Abidjan, le 25 février 2023 – À l’occasion d’une session de haut niveau sur le thème « Éliminer le travail des enfants et promouvoir le travail décent dans les chaînes de valeur du cacao en Côte d’Ivoire », le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara, a présenté le mécanisme ivoirien de lutte contre le travail des enfants, dénommé le Système d’Observation et de Suivi du Travail des Enfants (SOSTECI).
C’était ce vendredi 24 février 2023 à Abidjan-Cocody, en présence du directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) Gilbert Houngbo et des ministres allemands Svenja Schulze, de la Coopération économique et du Développement et Hubertus Heil, du Travail et des Affaires sociales.
« Créé par le décret n°2020-126 du 29 janvier 2020, le SOSTECI est le mécanisme national de veille, d’alerte précoce, d’intervention et de décision dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants. Il permet d’avoir une vue globale et analytique du phénomène, de disposer d’une base de connaissances sur le travail des enfants et d’avoir une meilleure connaissance des caractéristiques et des causes profondes du travail des enfants », a expliqué Adama Kamara.
À en croire le ministre de la Protection sociale, ce système permet, en outre, de développer des stratégies de prévention et de protection durables des enfants en situation de travail ou à risque de travail et d’assurer une bonne coordination des actions initiées en la matière.
Sur ce point, Adama Kamara a exhorté les entreprises et industries du secteur du cacao à ne pas mettre en œuvre des systèmes parallèles au détriment du système national, « vu que l’État a pris toutes les dispositions pour assurer la mise en œuvre d’un système national, inclusif et participatif avec la contribution de l’ensemble des parties prenantes » a-t-il fait remarquer.
Le ministre a, à ce sujet, appelé l’attention des pays partenaires d’Europe et des États Unis d’Amérique sur le fait que dans le cadre de la traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement, les entreprises et les multinationales ne sauraient être juges et parties.
Exprimant sa conviction que dans le SOSTECI, le suivi du travail des enfants relève du rôle régalien de l’État, Adama Kamara a plaidé auprès des partenaires de la Côte d’Ivoire pour un appui technique et financier conséquent en vue de sa pérennisation.
Il a, par ailleurs, fait part de mesures vigoureuses prises par le gouvernement ivoirien, depuis 2011, pour éradiquer le phénomène du travail des enfants. Il a cité entre autres, le renforcement de la coordination par la création du Comité interministériel et du Comité national de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants ; le renforcement du cadre juridique par la prise de textes spécifiques, notamment la loi portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants ; et l’adoption des plans d’actions nationaux dont le dernier en date est celui de 2019-2021 prorogé à 2023 qui adresse de manière structurelle les causes profondes du travail des enfants.