La place de la jeunesse dans la construction de la société : responsabilité, enjeux et défis » tel est le thème choisi par le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM) pour la Nuit du Destin en Côte d’Ivoire, célébrée le lundi dernier. Devant le président de la République, Alassane Ouattara, des présidents d’Institutions, des ministres de la République et des cultes, El hadj Abass Touré, imam principal de la Grande mosquée de la Riviera Palmeraie, a disséqué ce thème sous tous ses angles, en rapport avec l’année de la jeunesse décrétée par le chef de l’Etat. La mise en œuvre de l’engagement du président, relève le guide musulman, commande des défis que l’on devra relever si on veut être sincère avec soi-même. « La jeunesse constitue une frange importante de la population ivoirienne, environ 77% mais elle est confrontée à d’énormes défis, notamment l’amour du gain facile, le manque de repères, l’influence de certains médias et des réseaux sociaux. L’Islam combat la paresse et l’amour du gain facile. Une partie de la jeunesse est en manque de repères, victime de la dislocation de la cellule familiale, exposée à la drogue, l’alcool, la dépravation sexuelle. En manque de confiance en l’avenir, les jeunes se donnent la mort, le suicide où ils décident d’affronter la mort dans le désert, se laisse instrumentaliser par les hommes politiques en période électorale » a-t-il dépeint. Il va plus loin pour relever les responsabilités de la jeunesse dans la quête d’une société juste et harmonieuse. « Il existe différents types de responsabilités : la responsabilité intellectuelle, le devoir pour le jeune de s’instruire, de se former, la responsabilité spirituelle et morale: le devoir pour le jeune de pratiquer sa foi et d’adopter un comportement exemplaire dans la société ; la responsabilité financière qui se rapporte au devoir du jeune d’exercer une activité licite génératrice de revenue pour gagner dignement sa vie et participer au progrès de sa société ; la responsabilité familiale, le doit être respectueux, renoncer à la débauche et à la dépravation des mœurs, afin de mener une vie stable, fonder une famille équilibrée et harmonieuse ; la responsabilité sociétale, respecter les règles sociales, renoncer à la violence et à l’incivisme, la responsabilité de faire face aux défis majeurs » a-t-il poursuivi. Toutefois, l’homme de Dieu rassure que tout peut aller pour le mieux pour la jeunesse ivoirienne. « Si nous voulons changer le comportement et la mentalité de notre jeunesse, cela passe d’abord par nous-mêmes. Est-ce que nous sommes de bons exemples pour nos jeunes, qu’est-ce que nous leur avons appris comme valeurs ? (…) Il faut que la cellule familiale assume sa part de responsabilité. Un enfant mal éduqué est un danger pour lui-même, pour sa famille et pour l’humanité toute entière. Mauvaise utilisation de l’Internet. C’est par le travail, le don de soi et le sens de responsabilité que nous arriverons à construire la société » a conclu l’imam Abass Touré.
JB KOUADIO