Abidjan, Côte d’Ivoire - A Quarante-quatre jours des élections locales, régionales et municipales couplées, prévues pour le 2 septembre 2023, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo n’ont pas réussi à concrétiser leur alliance dans plusieurs régions et communes. Analyse.
Leur projet d’aller en front commun, pour ces locales, contre le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir) s’est heurté aux ambitions individuelles, surtout dans la ville d’Abidjan qui regorge dix communes.
Ainsi, selon nos sources, sur 201 communes, une alliance entre le PDCI et le PPA-CI a pu être scellée dans 158 circonscriptions électorales. Dans les faits, le PDCI a obtenu 133 candidats tête de liste contre 25 à son allié, le PPA-CI.
‘’ C’est incongru’’, commente un cadre du PPA-CI ‘’désabusé’’, selon lui, expliquant que ‘’les communes de Yamoussoukro, Toumodi et Bouaké iront au PDCI, quand celles de Bédiala, Sinfra et Issia tombent dans l’escarcelle du PPA-CI’’.
En clair, chaque parti est resté arc-bouté sur ce qui parait être son ‘’bastion’’ naturel. C’est le cas pour le PDCI au centre avec les municipalités de Yamoussoukro, Toumodi et Bouaké ou pour le PPA-CI dans le centre-ouest avec Bédiala, Sinfra et Issia.
‘’Je ne sais pas comment les négociations ont été menées mais j’estime que dans un accord de ce type, on devrait faire fi de cette notion de fief ou bastion pour aller parvenir à un accord profitable à tous. Malheureusement, le PDCI et le PPA-CI ne sont pas affranchis de ces notions abjectes’’, déplore un partisan du parti de Gbagbo.
Pas que ça. Dans le District d’Abidjan, les divisions entre ces deux partis sont palpables. Selon les informations en notre possession, tout s’est désagrégé sur la commune de Yopougon où la décision du PDCI de maintenir son candidat, Dia Houphouët, comme tête de liste au détriment de Michel Gbagbo (fils de Laurent Gbagbo), candidat du PPA-CI aurait fait disjoncter les négociations dans les autres communes du District.
Pourtant, des accords de listes communes avaient été obtenus dans les communes de Port-Bouët, Plateau, Marcory et Cocody où le PPA-CI a acté son soutien au PDCI qui est aux commandes de ces municipalités.
‘’C’est regrettable qu’un accord ferme n’a pu être trouvé. Je pense que le PDCI aurait fait œuvre utile à notre alliance en accordant plus de représentativité au PPA-CI qui est à sa première élection après sa création en 2021’’, déplore un élu du PDCI sous le couvert de l’anonymat.
Pour les régionales, les deux partis ont conclu un accord dans 24 régions sur 29. Dans le Guémon, le Sud-Comoé, le Loh-djiboua, le Goh et l’Agneby-Tiassa, ils ne se sont pas entendus quand tandis que la Nawa revient au PDCI et le Cavally est l’affaire du PPA-CI.
C’est avec ce tableau que les deux principaux partis de l’opposition, sauf changement de dernière heure, entendent aller aux élections locales pour affronter le parti au pouvoir qui voit en cette division du pain béni pour le scrutin couplé du 2 septembre.
Toutefois, avec la prorogation des dossiers de candidatures au dimanche 23 juillet 2023 inclus, par la Commission électorale indépendante (CEI), le PDCI et le PPA-CI ont l’opportunité de poursuivre les négociations pour arrondir et harmoniser les différentes positions afin de trouver un consensus.
HS /ls/ Top News Africa