Abidjan, Le ministre des ressources animales et halieutiques, Sidi Touré, s'engage à faire des tournées dans des pays de la sous région ouest africaine, afin de booster leurs implications dans les campagnes synchronisées de vaccination pour l'éradication de la peste des petits ruminants (PPR), lors d'une rencontre tenue vendredi 10 novembre 2023 à son Cabinet de la Caistab au Plateau.
Cette décision fait suite à la principale recommandation ressortie de l’atelier d’harmonisation transfrontalière pour l’éradication de la PPR en Afrique de l’Ouest, tenue du 06 au 08 novembre 2023 à Grand-Bassam.
La délégation venue rendre compte au ministre était composée de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’ambassadeur Seydou Cissé, représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès de la FAO et du Fonds international de développement agricole (FIDA).
En effet, il ressort que les pays ayant participé à l'atelier, à savoir, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali, doivent faire des campagnes de vaccination de façon synchronisée et ne pas travailler en vase clos, pour une meilleure efficacité.
« Nous devons travailler ensemble et partager nos expériences afin d’affronter de manière efficace la PPR de la sous-région ouest africaine. Pour cela, nous ferons les procédures administratives que nous soumettrons aux partenaires. Aussi, il y aura des tournées dans les pays concernés, pour une meilleure mise en œuvre concomitante des campagnes», a rassuré le ministre Sidi.
Il a aussi formulé que cet engagement consistera à faire un plaidoyer auprès des autorités compétentes des pays, afin de booster la mobilisation des ressources qui soutiendront la mise en œuvre.
En effet, depuis 2019, seule la Côte d’Ivoire a fait une requête de 10 millions de dollars US auprès des partenaires financiers pour lutter contre la PPR. Cette requête est toujours à l'étude, car ce décaissement doit forcément impliquer les autres pays de façon intégrée, puisque la PPR est hautement contagieuse et traverse les frontières entre pays voisins.
Selon le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, Attaher Maïga, pour pérenniser les résultats, il faudra d'abord que le leadership soit tenu par les ministères en charge des ressources animales des pays concernés, et ensuite, renforcer les capacités matériels et techniques des écoles vétérinaires et des laboratoires.
Cet avis a été partagé par le représentant de la BAD, Youssouf Kaboré, qui soutient que "pour mieux négocier le décaissement des fonds, les requêtes des pays doivent faire ressortir de façon pertinente le véritable impact socio-économique de la PPR, et la santé alimentaire des populations".
L’atelier sur l’harmonisation transfrontalière pour l’éradication de la PPR en Afrique de l’Ouest, qui a vu la participation d'une trentaine d’experts, a été organisé par la FAO, à travers le Centre d’Urgence pour la lutte contre les Maladies animales transfrontalières (ECTAD).
L’objectif de cette rencontre était d'établir un cadre collaboratif entre les pays concernés, en renforçant leur capacité collective à contrôler et à gérer la PPR, à réduire son impact sur la santé animale, sur les économies rurales et à contribuer à assurer la sécurité alimentaire.
La peste des petits ruminants est une maladie virale, caractérisée par des taux de morbidité et de mortalité élevés, et engendre de graves conséquences économiques dans plus de 70 pays dans le monde.
En Côte d’Ivoire particulièrement, cette maladie est responsable de la mort de 18 000 animaux représentant une perte d'environ de 26 milliards de francs CFA pour les caisses de l'État.
(AIP)
tls