Sassandra (AIP)-Des enseignants et élèves réclament la reprise de la distribution des journaux ivoiriens et internationaux qui a été interrompue dans la ville de Sassandra et toute la région du Gbôklê depuis trois ans.
Les élèves et enseignants interrogés par l’AIP, mardi 28 mai 2024, à Sassandra, estiment qu’il est toujours intéressant d’avoir «son journal physique», malgré la montée en puissance des réseaux sociaux et de la presse en ligne.
«La connaissance n’est pas que livresque comme le pensent certains de nos apprenants. Les journaux sont aussi des sources de savoir et de connaissance. Pour mieux disserter et commenter l’actualité politique et internationale, il faut véritablement lire les journaux (...) L’internet n’est pas leur seul moyen d’information », a déclaré le professeur d’arts plastiques Kassé Assemian, enseignant au lycée moderne Goffry Kouassi Raymond de Sassandra.
Son avis est partagé par son collègue professeur d’anglais, Yoboué Raoul, qui a fait remarquer que les journaux sont méconnus par l’ensemble des élèves de cet établissement. Il dit avoir été choqué lorsque ces élèves de la classe de terminale D n’ont pas pu citer quelques noms de journaux ivoiriens lors d’un cours sur les articles de presse.
« Mon souhait le plus ardent est que la ville de Sassandra renoue avec la vente des journaux. Je propose qu’un partenariat soit signé pour cela entre les stations d’essence, les supermarchés et la structure chargée de l’édition des journaux. Les élèves et même les travailleurs de notre cité ont besoin des journaux pour s’informer et se cultiver », a-t-il dit.
L’élève, Koné Ibrahim, en Terminale A2 au lycée moderne Goffry Kouassi de Sassandra, a attesté l’opinion des enseignants en soulignant que les articles de presse auraient pu aider les candidats au Baccalauréat à traiter les sujets d’examen en littérature, si les journaux étaient encore vendus à Sassandra.
« Pour inciter les apprenants à lire, un concours de lecture de journaux peut même être organisé par les clubs culturels de nos lycées et collèges », a suggéré M. Koné.
Le seul libraire de Sassandra, Sleiman Jamal, qui s’adonnait à la vente de journaux y a mis un terme depuis 2021.
«J’ai arrêté de vendre les journaux, ici à Sassandra, suite à un problème qui m’a contraint à puiser dans mes ressources financières pour le régler. Depuis lors, j’ai décidé de cesser cette activité qui d’ailleurs ne me rapportait vraiment pas assez d’argent étant donné que très peu de personnes achetaient les journaux pour les lire», a-t-expliqué.
Les populations du Gbôklê accèdent généralement à l’information par l’Internet, la radio, la télévision. Les adeptes de la lecture se procurent les journaux physiques par le canal de leurs relations personnelles.
En mai 2022, une source proche du distributeur Edipress, avait confié, à propos des raisons de la rupture de la livraison des journaux dans le Gboklè, que de nombreux clients devaient à la société de fortes sommes qu’ils n’arrivaient pas à rembourser.
(AIP)
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