Au-delà des grands chiffres brandis çà et là par le gouvernement pour se satisfaire d’une certaine embellie économie dans le pays, le vécu des populations demeure difficile et même précaire. Le weekend dernier, le président du PDCI-RDA a séjourné dans le district du Bas-Sassandra précisément dans la région de la Nawa. Le président Tidjane Thiam a touché du doigt les grandes difficultés des populations de cette zone. La première des difficultés qui se présente quand on entre dans cette partie de la Côte d’Ivoire, c’est l’état de dégradation avancé du réseau routier. Les tronçons, Gagnoa- Soubré, Méagui-Soubré-San Pedro; Buyo-Gueyo pour ne citer que ceux-ci, sont quasiment inexistants. Sans compter les routes reliant ces zones aux différentes sous-préfectures et villages qui demeurent des pistes. Du coup, c’est un véritable chemin de croix pour les populations d’évacuer leurs produits agricoles. « Le Bas-Sassandra avec sa contribution à l’essor du développement du pays, ne reçoit presque rien en retour. Regardez la ville de Buyo, le barrage a été mis en service en 1980. Dans le cadre de ce projet, tous les villages de cette localité ont été électrifiés. Depuis 1980, s’il n’y a pas de programme d’extension, c’est comme si c’est 5% des villages qui ont été électrifiés. Moi qui suis un ancien du secteur de l’électricité, je suis un peu réservé quant aux critères et quand on parle de taux de couverture du pays en matière d’électrification et on avance les chiffres de 90%.
En termes de zone électrifiée, le pourcentage est faible dans le Bas-Sassandra malgré les barrages. Donc ce taux de couverture qu’on avance, en mon sens, a des limites », déplore Godo Bernard, député de Guitri avant d’ajouter ceci :« Les populations d’ici ont des besoins et par moments, elles pensent que le pouvoir leur reproche quelque chose. Sinon comment comprendre qu’elles contribuent à une certaine hauteur à l’économie du pays et en retour elles ne reçoivent rien. Les populations ont donc un désir de changement face aux difficultés qu’ils vivent qui se résument par la mévente des produits agricoles, l’orpaillage clandestin, un système éducatif en lambeaux, la carte sanitaire problématique. Et le président Tidjane Thiam qui, il faut le rappeler, a été ministre du Plan et de la programmation du développement, connaît bien ces questions parce qu’il a déjà travaillé dessus », a-t-il souligné. Le porte-parole de la communauté Akan de Soubré, Zan Koffi, chef de la communauté Ouélé, abordera dans le même sens que le député de Guitri quand il résume ces difficultés vécues par les populations rurales de cette zone en ces termes. « Nous sommes dans les difficultés et vous connaissez toute la souffrance qu’en tant que paysans nous vivons ici. C’est pourquoi nous sommes heureux de recevoir notre fils Tidjane Thiam », notera-t-il.
L’appel au secours des populations à Thiam
« Les populations ont besoin d’un changement », ce sont ces quelques mots qui révèlent l’attente des populations transmise au président du PDCI-RDA à travers leurs faits, gestes et paroles. Au meeting du samedi 22 juin à la place Donwahi, en chœur les populations scandaient : « Président Thiam au secours ! Président Thiam secours ! » Ceci pour marquer ce besoin de changement. Et dans son adresse, le président du Conseil régional de la Nawa n’a pas manqué de mettre le doigt sur ces préoccupations des populations : « Monsieur le Président, La Nawa, c’est la mamelle de la Côte d’Ivoire avec le cacao, l’énergie, l’hévéa, le palmier à huile et bien d’autres cultures qui font notre fierté. Monsieur le Président, en dépit de ses potentialités et bien que pourvoyeuse de fortes richesses pour notre pays, la Nawa est laissée-pour-compte et peine malheureusement à connaître un véritable développement. Monsieur le Président, les infrastructures routières et hospitalières sont inexistantes dans les deux départements de Gueyo et Buyo. L’adduction en eau potable et l’électrification de certaines localités constituent un réel besoin pour nos populations », dira Nétro Réné en dépeignant la situation du district du Bas-Sassandra avant d’indiquer : « Monsieur le Président, ces doléances non exhaustives, sont chères à nos populations qui ont la conviction que votre accession à la magistrature suprême, apportera des réponses concrètes à ces différents problèmes pour améliorer leurs conditions de vie. C’est pourquoi, les populations de la Nawa vous appellent au secours », a signifié le président Nétro Réné.
JEROME N’DRI
In Le Nouveau Réveil / Mardi 25 Juin 2024 - N°6637