Abidjan (AIP)- Le président du Conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA), Joseph Amon a enjoint aux cabinets d'architectures non agréés et les personnes physiques qui utilisent frauduleusement le titre d'architectes, de cesser toutes activités, sous peine d'être dorénavant poursuivis devant les juridictions.
M. Amon a lancé cette mise en garde, lors d'une conférence de presse, mardi 17 septembre 2024, à Abidjan, en présence son vice président Koupo Gnoleba et son secrétaire général adjoint Coulibaly Djandé.
Cette injonction émise par le président du CNOA découle d'un constat regrettable : en Côte d'Ivoire, certains cabinets d'architecture regroupent plusieurs dizaines d'architectes étrangers, sans qu'aucun architecte ivoirien n'y soit représenté.
Ces cabinets sont actuellement en charge de divers projets de construction, bénéficiant de complicités tant internes qu'externes.
"Alors que seuls les architectes ivoiriens dûment inscrits à l'Ordre et agréés par celui-ci ont le droit d'instruire une demande de permis de construire", a-t-il souligné.
Selon M. Amon, la quasi-totalité des immeubles qui se sont effondrés ou affaissés ces dernières années, sans compter les innombrables édifices présentant des malfaçons constructives ou de compositions architecturales inadaptées sont malheureusement élaborés ou conçu par des non architectes.
Pour lui, il faut y mettre fin surtout que près de 80% des constructions sur le district du grand Abidjan le sont sans faire appels à des architectes et des professionnels du bâtiment.
Il a également souligné que les architectes d'intérieur, les designers ainsi que les dessinateurs en bâtiment ne sauraient être assimilés à des architectes, bien que ces professions appartiennent au domaine de l'architecte.
Le président a précisé que ces professionnels ne sont pas habilités à construire des édifices ni à intervenir sur l'enveloppe des bâtiments, car cela dépasse le cadre de leurs compétences. Il a également averti que tous ceux qui persisteraient à entretenir la confusion et à favoriser le désordre, en dépit de nombreux rappels, s'exposeraient à des poursuites devant les juridictions compétentes.
Il a donc invité la population à dénoncer et à saisir par écrit l'ordre des architectes pour tout comportement délictueux de toute personne se prévalant du titre d'architecte afin de pouvoir le vérifier et que des sanctions puissent être prises si ces comportements étaient avérés.
Pour conclure, M. Amon a cité les cabinets d'architecture qui se rendent coupables d'usurpation du titre d'architecte et à cet effet s'exposent à la rigueur de la loi.
(AIP)
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