Emblème économique des femmes du Nord de la Côte d’Ivoire, la production de karité va connaître une véritable révolution dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Karité Ivoire (PKI).
Cette filière, longtemps confinée aux méthodes de travail traditionnelles va entrer de plein pied dans le modernisme à partir de Korhogo. Dans le cadre du Programme Karité Ivoire (PKI), financé par le Projet des chaines de valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) et mis en œuvre par ladite structure et le Centre Africain de Recherches et d’Applications sur le Karité (CRAK), deux laboratoires dédiés au karité seront inaugurés le 9 novembre 2024 au sein de l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo.
Et ce sous le Haut patronage du Premier ministre, Robert Beugré Mambé et la présidence du ministre-directeur de Cabinet du président de la République, Fidèle Gboroton Sarrassoro. Ces laboratoires, dotés d’équipements de dernière génération, seront consacrés à la micropropagation in vitro et au contrôle qualité du beurre et des sous-produits du karité. Ces centres scientifiques permettront de regénérer des plants de karité offrant aux producteurs l’opportunité d’avoir accès en tout temps à du karité, tournant ainsi le dos à la récolte d’un fruit qui se faisait au gré du vent et des saisons.
Ces deux laboratoires qui viennent compléter un autre déjà existant vont, dans ce sens, booster de façon significative la chaine de valeurs karité. Pour les acteurs du karité, un cadre de formations a touché 6000 d’entre eux, dont 3000 femmes et 3000 jeunes des régions de la Bagoué, du Poro, du Tchologo, du Hambol, du Folon et du Bounkani.
Dans le détail, ce sont d’un côté 3000 productrices qui ont été formées sur les bonnes pratiques de collecte du fruit de karité, la transformation et la valorisation du beurre de karité́, la comptabilité ainsi que les techniques de marketing simplifiées. De l’autre, 3000 jeunes ont été formés à l’entretien et la valorisation des pépinières, au greffage horticole et à la gestion des parcs à karité.
En outre, ces jeunes ont bénéficié de formations sur la création et l’entretien de plantations de karité. Le PCCET, faut-il le souligner, est financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par une unité de coordination rattachée au Cabinet du Premier ministre.
L’objectif du PKI est de donner à ces acteurs qui, malgré l’usage de techniques traditionnelles, ont permis à la Côte d’Ivoire de se hisser au rang de 5e producteur mondial de karité, les outils, les moyens de rehausser la production nationale et d’améliorer sensiblement leurs revenus.
JEAN PRISCA