Bouaké (AIP)- Le directeur pays de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), Sangjun Kim, a effectué une visite de terrain dans la région de Gbêkê, du 10 au 14 novembre 2024, pour évaluer l’état d’avancement du projet « Prévention et traitement des cas de fistule obstétricale en Côte d’Ivoire ».
À l’issue d’une rencontre d’échange avec les prestataires de santé, les représentants de la société civile, et les bénéficiaires du projet, notamment, les porteuses et ex-porteuses de fistule engagées dans des activités génératrices de revenus, Sangjun Kim, a déclaré que cette visite était essentielle pour lui en tant que nouveau directeur pays. Les échanges avec les autorités administratives lui ont permis d’apprécier l’implication des différents acteurs locaux et l’appropriation du projet par la communauté.
Sangjun Kim a observé l’impact positif de l’intervention de la KOICA, qui a contribué à modifier la perception de la fistule obstétricale, autrefois vue comme une maladie stigmatisante. Il a noté que les campagnes de sensibilisation menées avec le soutien des ONG et de l’UNFPA ont encouragé les porteuses de fistule à se faire soigner, alors qu’elles vivaient souvent dans l’isolement.
« Je note qu’avant l’intervention de la KOICA, la fistule était perçue comme une maladie honteuse. Notre intervention a permis que les ONG, l’UNFPA et même les communautés puissent informer et sensibiliser les populations. Ce qui fait qu’aujourd’hui, cette maladie est perçue autrement et les porteuses de fistule sortent désormais pour venir chercher une prise en charge. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années où ces femmes, ostracisées, n’osaient même pas se montrer en public », a-t-il indiqué.
Le projet, financé par la KOICA et lancé en 2012, a permis de réaliser 3 500 interventions chirurgicales durant les phases 1 et 2 dont 1 208 opérations durant la phase 1 et 2 292 en phase 2. La phase 3 du projet, actuellement en cours, prévoit environ 2 700 opérations.
Le programme a également soutenu 1 500 activités génératrices de revenus pour faciliter la réintégration des ex-porteuses de fistule dans leurs communautés. En outre, 128 médecins ont participé aux missions opératoires, dont 22 se sont spécialisés dans les cas simples et complexes de fistule obstétricale.
La visite de Sangjun Kim a également offert à l’UNFPA et à ses partenaires l’opportunité de plaider pour la poursuite du projet au-delà de la phase 3, prévue pour s’achever en 2024. Dr Noua Enan, coordonnateur de projet à l’UNFPA-Bouaké, a souligné l’importance de cette continuité afin de répondre à la demande croissante pour des soins adaptés.
« Nous avons créé le besoin, les femmes ont désormais le courage de se présenter pour pouvoir obtenir des prises à charge. C’est donc important pour nous de montrer au nouveau directeur pays de la KOICA la nécessité de poursuivre ce projet », a-t-il indiqué.
(AIP)
rkk