L'inclusion financière et la lutte contre le travail des enfants sont deux enjeux cruciaux qui ont occupé le centre des discussions lors d’un atelier organisé le 5 decembre 2024 par l'Agence de Promotion de l’Inclusion Financière de Côte d'Ivoire (APIF CI) en partenariat avec l'Organisation Internationale du Travail (OIT).
Ce séminaire a réuni des représentants des institutions financières et des organisations internationales dans le but de développer des solutions innovantes adaptées aux producteurs agricoles et d’agir contre le travail des enfants dans la région de la Nawa, au sud-ouest du pays.
L'atelier a été ouvert par M. Brou Patrice, Directeur par intérim de l'APIF CI, qui a souligné l'importance de l’inclusion financière comme levier essentiel pour lutter contre la pauvreté et promouvoir une croissance inclusive. Selon M. Brou, « l’accès à des produits et services financiers, tels que le crédit, l’épargne et l’assurance, permet à tout individu d'améliorer son niveau de vie, d’investir dans des projets, de développer des entreprises et de surmonter les risques financiers ».
Il a également rappelé que l’une des priorités du gouvernement ivoirien, par le biais de la Stratégie nationale d'inclusion financière est d’augmenter le taux d’inclusion financière de 41 % en 2017 à 60 % en 2024.
Cette stratégie vise notamment à améliorer l’accès aux services financiers dans les zones rurales, où les populations, en particulier les femmes, sont souvent exclues des circuits financiers formels.
Les chiffres récents illustrent ces progrès : le taux de bancarisation strict est passé de 17,2 % en 2017 à 31,2 % en 2023, tandis que l’utilisation des services financiers mobiles a bondi de 46 % en 2017 à 81 % en 2023. Ces avancées témoignent de la volonté du gouvernement et des partenaires financiers d’atteindre une couverture financière équitable pour tous, en particulier dans les zones agricoles et rurales.
Dans le cadre du projet ENACTE, l’APIF CI travaille en étroite collaboration avec l’OIT pour lutter contre le travail des enfants dans la région de la Nawa, notamment dans les départements de Buyo, Guéyo, Méagui et Soubré.
M. Brou a exprimé sa satisfaction quant à la collaboration active des acteurs publics et privés dans la mise en œuvre de cette initiative, soulignant que « l’inclusion financière et la lutte contre le travail des enfants sont intimement liées ».
L'atelier devrait permettre de définir un cadre de collaboration pour une finance solidaire, et plusieurs prototypes de solutions financières ont été conçus pour répondre aux besoins des producteurs agricoles..
M. Brou a également insisté sur le fait qu'il est crucial de « créer un cadre de collaboration solide entre les institutions financières pour encourager un engagement actif dans la lutte contre le travail des enfants », en mettant en place des produits financiers qui répondent aux besoins spécifiques des agriculteurs.
M. Brou a conclu son intervention en insistant sur le caractère urgent et collectif de ce défi : « Ensemble, nous devons œuvrer pour la réduction des inégalités sociales et économiques qui alimentent le travail des enfants ».
L'atelier va ainsi tracé les premières lignes d’un plan d’action pour améliorer l'inclusion financière, lutter contre le travail des enfants et promouvoir un développement agricole durable.
JB