Sikensi (AIP) – Le préfet de Sikensi, Kra Siallou, a révélé, vendredi 6 décembre 2024, qu’exactement 153 cas de violences faites aux femmes et aux filles ont été enregistrés de 2023 à 2024 par la délégation du Réseau ivoirien pour la défense des droits de l'enfant et de la femme (RIDDEF) du département.
M. Kra a exprimé son inquiétude face à l'ampleur du phénomène à l'occasion des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) célébrés à Sikensi à travers des actions initiées par le RIDDEF et les organisations membres du consortium Carrefour international.
L'autorité administrative s'est exprimée dans la cour de la préfecture au terme d'une procession des femmes sous le slogan "Non à la violence faite aux femmes et aux filles". Il a dit entendre les "cris" des victimes et a engagé les services administratifs ainsi que l'ensemble des populations, notamment les leaders communautaires, à s'impliquer dans la sensibilisation et à mener des actions adéquates afin de réduire le nombre de cas de VBG.
La représentante pays de l'organisation canadienne Solidarité union et coopération (SUCO), Evelyne Adom, a affirmé que leur marche collective dans la ville de Sikensi est un appel à dire non aux normes discriminatoires et à toutes les formes de violences infligées aux femmes et aux filles. "Nous ne tolérerons plus l'injustice, l'oppression et les souffrances que tant de femmes et de filles à Sikensi et ailleurs subissent chaque jour", a déclaré Mme Adom.
Soulignant que les chiffres des VBG sont en hausse, la présidente nationale du RIDDEF, Chantal Ayemou, a invité les forces vives de Sikensi à rejoindre les acteurs engagés dans la lutte pour mettre un terme au fléau. "Nous souhaitons construire une société où chaque femme et chaque fille peuvent vivre sans peur, dans la dignité, le respect et avec de vraies opportunités", a plaidé Mme Ayemou.
Plusieurs associations de la localité, dont la Fédération des associations féminines de Sikensi (FAFSI), ont pris part à la procession de dénonciation des VBG. Un atelier communautaire avait rassemblé, le 28 novembre 2024, à la préfecture de Sikensi, 20 femmes et filles du département qui ont identifié les normes sociales discriminatoires et rédigé une motion de plaidoyer pour plus de justice et de solidarité en leur faveur.
(AIP)
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