La plate-forme des centrales syndicales sur la migration Côte d'Ivoire (PCSM-CI) aspire à mettre en place des mécanismes de gouvernance de la migration, a assuré, mercredi 18 décembre 2024 à Abidjan, son coordonnateur, Tanoh Honorat, à l’occasion de la Journée internationale des migrants (JIM) célébrée autour du thème « Meilleure protection pour tous les travailleurs(ses), gens de maison y compris les migrant(es) ».
M. Tanoh a appelé à l'adoption d'un plan national sur la migration, actuellement en cours d'élaboration. Selon le coordonnateur de la PCSM-CI, ce plan devrait permettre à la Côte d'Ivoire de se conformer aux normes internationales, notamment en ratifiant les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les travailleurs migrants. « Nous demandons véritablement l'adoption de ce plan national sur la migration, qui va nous permettre aussi d'aller vers la ratification des conventions », a-t-il affirmé.
Tanoh Honorat a mis en avant la nécessité de défendre les droits de tous les travailleurs, en particulier ceux souvent négligés, comme les travailleurs domestiques, incluant les servantes, blanchisseurs, cuisiniers, chauffeurs et jardiniers. Il a ajouté que beaucoup de travailleurs, qu'ils soient nationaux ou migrants, sont souvent payés en-dessous du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), expliquant que ces salaires faussement, déclarés par rapport à la réalité, affectent les droits à la sécurité sociale des travailleurs. « Je peux percevoir 100.000 francs, mais quand j’émarge sur mon bulletin, je dois marquer 50.000 francs », a-t-il caricaturé.
La spécialiste principale des activités pour les travailleurs à l'OIT, Kattia Paredes Moreno, a souligné que « les travailleurs migrants sont surtout concentrés à 80% dans des emplois informels », ce qui les rend vulnérables et sans protection. Elle a encouragé les organisations syndicales à jouer un rôle actif dans la défense des droits des travailleurs migrants, en insistant sur le fait qu'ils ont les mêmes droits que les travailleurs nationaux.
Le conseiller politique à la Friedrich Ebert en charge des syndicats et des questions sur la migration, Séraphin Konan Kouamé, a relevé que la Côte d’Ivoire a traditionnellement accueilli les migrants, qui représentent aujourd'hui entre 20 et 30% de la population. « S’il y avait un prix à décerner, ce serait à la Côte d’Ivoire, en termes d’intégration. Je peux dire qu’on a une bonne expérience. Il peut arriver quelquefois des conflits, mais les instruments au niveau de l’État de Côte d’Ivoire et des organisations internationales sont là pour les gérer. Cette journée leur est dédiée pour nous rappeler le droit de tout le monde, mais particulièrement des travailleurs migrants », a-t-il relevé.
Le 18 décembre de chaque année, la Côte d'Ivoire, à l’instar des autres pays du monde, célèbre la Journée internationale des migrants, un événement marquant pour la PCSM-CI. La célébration de la JIM en Côte d'Ivoire a été l'occasion de rappeler l'importance de la protection des droits des travailleurs migrants et de la nécessité d'une gouvernance efficace de la migration.
(AIP)