Les imprimeurs de Côte d’Ivoire ne sont pas contents de ce qu’ils considèrent comme leur mise à l’écart par des décideurs quand il s’agit de travailler pour la Nation, à travers des marchés juteux et autres avantages à accorder aux entreprises locales. Etienne Kouya, président de cette faitière dit ici son amertume et tire la sonnette d’alarme.
On vous voit sur tous les fronts en ce début d’année par la communication sur le Groupement des Imprimeurs de Côte d’Ivoire.
Oui, je profite de vos colonnes pour souhaiter les meilleurs vœux à tous les imprimeurs et assimilés de ce pays et à tous les partenaires. C’est une année électorale où l’imprimerie sera très sollicitée depuis les précampagnes jusqu’aux campagnes. Et en tant que Président de tous les imprimeurs de Côte d’Ivoire, il est de mon devoir de commencer les campagnes des imprimeurs avant celles des candidats.
Qu’entrevoyez-vous pour 2025 dans votre corporation ?
L’équipe du comité de pilotage de l’Opération Nationale d’Identification des imprimeurs de Côte d’Ivoire est sur le terrain depuis le mois de novembre. C’est l’occasion de rassurer les préfets et sous-préfets des département qui ne cessent de nous appeler de nos passages dans leur localité. Nous avons jusqu’au 30 mai pour boucler le territoire. Et une opération de cette envergure n’est pas subventionnée. Nous avons sollicité des moyens matériels et financiers au haut niveau et dans les mairies qui tardent à venir. En plus, l’assainissement de ce secteur d’activité n’est pas chose aisée. Nous rencontrons une véritable mafia que l’Etat comprendra un jour. J’espère qu’il ne sera pas trop tard.
Le recensement est-il la seule politique que vous menez cette année ?
Non, c’en est une mais la plus grosse lutte demeure la politique à mener pour que les marchés d’imprimerie des campagnes soient traités en Côte d’Ivoire. L’imprimerie ivoirienne est bien réputée dans la sous-région avec ces jeunes talentueux formés ici et qui ne demandent qu’à prouver leurs talents. Que les états-majors des campagnes songent à commander leurs gadgets en Côte d’Ivoire car les imprimeurs ivoiriens ont la capacité et le savoir-faire.
N’avez-vous toujours pas de subvention de l’Etat de Côte d’Ivoire pour votre fonctionnement ?
Hélas ! Non malheureusement malgré tous les dossiers au complet et toutes les possibles courses faites. Une grosse faitière comme le Groupement des Imprimeurs n’est pas assistée et fonctionne sur fonds propre. Pourtant nous formons et accueillons des milliers de jeunes pour le stage d’étude sans compter ce que nous formons sur le tas. Nous avons commencé à accueillir aussi les formateurs des écoles techniques et professionnelles. Je me demande s’il y a une autre faitière qui joue un tel rôle en Côte d’Ivoire que le Groupement des Imprimeurs. Il est même rare de le voir être invité à des cérémonies lors des réflexions sur l’école de la 2ème chance et la politique de formation des institutions comme celle organisée par la FDFP etc… On préfère faire appel à l’expertise de l’étranger pour le plein des salles alors que ce n’est pas les mêmes données. Les budgets alloués à ces politiques nous passent sous les yeux. Dommage qu’une telle débauche d’énergie soit récompensée de la sorte.
Propos recueillis par O.C