À l’initiative de la Commission Gouvernance, Éthique et RSE de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), la Maison de l’Entreprise a accueilli, ce mercredi 7 février 2025 a Abidjan, la seconde édition de la Grande Conférence sur la gouvernance d’entreprise. Cette rencontre, placée sous le thème « Entreprises et enjeux géopolitiques du monde en 2025 », a réuni des dirigeants d’entreprises, des experts en intelligence économique et des décideurs, soucieux d’anticiper les défis d’un environnement global en mutation.
Parmi les interventions marquantes, celle d’Alain Juillet, ex-directeur du renseignement à la DGSE a captivé l’auditoire en mettant en lumière les implications des bouleversements géopolitiques actuels sur le monde des affaires.
Alain Juillet a d’abord dressé un état des lieux des tensions géopolitiques qui marqueront l’année 2025. Guerre en Ukraine, instabilité au Sahel, crises au Moyen-Orient et incertitudes liées aux États-Unis : autant de foyers de tensions dont l’impact dépasse le cadre étatique pour toucher directement les entreprises « Les entreprises ne peuvent plus se contenter d’une lecture purement économique des marchés. Aujourd’hui, une crise politique ou un conflit à des milliers de kilomètres peut bouleverser une chaîne d’approvisionnement ou faire fluctuer brutalement les coûts de production », a-t-il alerté.
Selon lui, le contexte actuel exige des entreprises une capacité d’adaptation accrue. Il a ainsi évoqué trois axes stratégiques majeurs pour les dirigeants d’entreprises : L’intelligence économique, pour anticiper les risques et sécuriser leurs opérations.La diversification des sources d’approvisionnement, afin de limiter la dépendance à des zones instables.
Cette analyse fait écho aux propos de Stéphane Aka Angui, représentant du président de la CGECI, Ahmed Cissé. Dans son allocution d’ouverture, il a insisté sur l’importance de la gouvernance d’entreprise dans la gestion des crises contemporaines « La CGECI a toujours mis la gouvernance au cœur de ses priorités, car elle permet aux entreprises d’être plus résilientes face aux défis politiques, économiques, sociaux et environnementaux », a-t-il souligné.
Il a également rappelé le rôle actif du patronat ivoirien dans la promotion de la bonne gouvernance, notamment à travers sa participation aux travaux de l’ONU, de l’OCDE et de l’Union Africaine sur la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires.
Face à ces défis, l’expertise d’Alain Juillet et les actions de la CGECI montrent la voie d'intégrer la géopolitique dans la gouvernance d’entreprise devient une nécessité pour anticiper, s’adapter et prospérer dans un monde en mutation.
Jb
