La Côte d’Ivoire intensifie la lutte contre le cancer du col de l’utérus à travers une campagne nationale de vaccination contre le virus du papillome humain (HPV), principal responsable de cette maladie. La cérémonie officielle de lancement s’est tenue le jeudi 4 avril 2025 à Abidjan-Plateau. , sous la présidence de , M. Pierre N’gou Dimba.
« Cette campagne vise à améliorer la couverture vaccinale en administrant le vaccin à toutes les filles âgées de 9 ans, et en rattrapant celles de 10 à 14 ans qui n’avaient pas été prises en compte lors de l’introduction du vaccin dans le PEV », a précisé Aka Charles Koffi, Directeur de Cabinet du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle.
Prévue du 7 au 13 avril 2025, cette opération de grande envergure se déploiera sur l’ensemble du territoire national. Le lancement officiel aura lieu le 7 avril sur la place Hamed Bakayoko, devant la mairie d’Abobo. Pour atteindre les cibles, les équipes de vaccination interviendront dans les écoles, marchés, gares routières, lieux de culte, quartiers, villages et hameaux.
Le représentant du ministre a lancé un appel fort aux familles. « Il est essentiel que chaque parent fasse vacciner ses filles âgées de 9 à 18 ans contre cette tueuse silencieuse qu’est le cancer du col de l’utérus. »
Le Dr Brou Gbotto Raymond, Directeur du Programme élargi de vaccination (PEV), a salué les efforts continus du gouvernement : « Depuis l’introduction du vaccin en 2019, plus de 2 159 000 filles ont été vaccinées. Lors de cette campagne, même celles ayant déjà reçu une dose seront concernées. L’objectif est de couvrir l’ensemble de la cible, soit environ 3,5 millions de filles âgées de 9 à 18 ans. »
Le cancer du col de l’utérus reste la première cause de mortalité par cancer chez la femme en Côte d’Ivoire. Les chiffres sont alarmants : les cas enregistrés sont passés de 2 067 en 2020 à 2 360 en 2022, tandis que les décès ont augmenté de 1 417 à 1 461 sur la même période.
Face aux interrogations sur le vaccin, M. Aka Charles Koffi a tenu à rassurer la population : « Le vaccin est sûr, efficace et administré gratuitement. Il est administré en dose unique aux filles de 9 ans, qu’elles soient scolarisées ou non. Pour les filles vivant avec le VIH, trois doses sont nécessaires. »
Organisée par la Direction de coordination du Programme élargi de vaccination (DCPEV), avec le soutien de l’OMS, de l’UNICEF, de Gavi, de Jhpiego et d’autres partenaires techniques et financiers, cette campagne représente un investissement colossal. Le coût moyen d’une dose de vaccin est estimé à 80 000 FCFA, pour un total de plus de 264 milliards de francs CFA pris en charge par l’État et ses partenaires.
Cyprien K.