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Société Publié le dimanche 6 avril 2025 | AIP

Le Tchapalo tend à disparaître des habitudes de consommation des populations de Niakara

Le tchapalo, bière traditionnelle prisée des populations de la région du Hambol, semble se raréfier dans les habitudes de consommation à Niakara, d'après les témoignages recueillis samedi 5 avril 2025.


« Présentement, le tchapalo n’est plus trop en vogue. Je le prépare uniquement les week-ends pour mes clients fidèles ou sur commande lors des cérémonies festives ou funéraires », a confié à l’AIP une brasseuse locale, Pontchoh Koné.


Mlle Sophie Touré, vendeuse, confirme cette tendance à la baisse de la consommation du tchapalo, une boisson confectionnée à base de mil, du sorgho ou du maïs. « Le tchapalo est désormais délaissé au profit des bières industrielles ou du koutoukou, bien qu’il soit plus accessible financièrement, plus sain et nutritif », déplore-t-elle.


Véritable emblème culturel dans le peuple Sénoufo, en particulier chez le sous-groupe Tagbanan, le tchapalo occupe une place importante dans les cérémonies traditionnelles telles que les mariages, les baptêmes et les funérailles. Sa production, entièrement féminine, nécessite cinq jours de préparation, le sixième étant réservé à sa consommation.


Cependant, cette tradition semble perdre de son éclat, car la transmission du savoir-faire ancestral semble « compromise », ce qui affecte la qualité du breuvage et décourage les potentiels amateurs. « Toutes les vieilles sont parties (décédées). On n'a plus de bon tchapalo de nos jours. Les filles qui le font ne sont même pas fortes. Elles misent plus sur la quantité au détriment de la qualité », dénonce Éric Koné Apanang, un amateur de cette boisson.


D’après des témoignages, comme celui de Thibault Kélo, autrefois, sur une moyenne de dix concessions familiales à Niakara, sept produisaient du tchapalo. « Aujourd’hui, le tchapalo est devenu rare », relève-t-il.


En plus de sa valeur sociale, le tchapalo possède des vertus nutritives et thérapeutiques reconnues, notamment des propriétés laxatives, antipaludéennes et anti-hémorroïdaires. Son prix varie de 100 FCFA pour un bidon de 0,66 l à 200 F pour un pot d’un litre et un peu plus.


Malgré sa marginalisation, la production de tchapalo continue de fournir un revenu à certaines femmes, contribuant ainsi à l’économie locale. Reste à savoir si cette boisson traditionnelle parviendra à retrouver sa place dans le cœur des populations.



jbm/ad/kp

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