La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a franchi un cap décisif dans sa stratégie d’autosuffisance alimentaire avec la présentation de son programme concernant la filière Rizicole pour la période 2025-2035 au cours du Salon international de l'agriculture et des ressources animales d'Abidjan (SARA 2025), le jeudi 28 Mai 2025.
L’annonce a été faite par la commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture de l’organisation, Mme Massandjé Touré-Litsé.
Ce document stratégique, adopté en Conseil des ministres, s’articule autour de sept grands axes et comprend seize actions prioritaires. Il vise notamment à structurer et dynamiser la chaîne de valeur du riz dans les douze bassins de production à fort potentiel identifiés dans la région ouest-africaine.
Pour atteindre l’objectif de 33 millions de tonnes de riz blanchi à l’horizon 2035, vingt programmes d’investissement ont été définis. Leur mise en œuvre nécessitera un financement estimé entre 15 et 19 milliards de dollars américains.
Par ailleurs, Mme Touré-Litsé a rappelé le soutien crucial de la Banque africaine de développement (BAD) à travers le programme REWARD (Programme d’appui à la chaîne de valeur du riz local), doté de 650 millions de dollars au bénéfice des quinze États membres de la CEDEAO.
Au cœur de cette dynamique, la CEDEAO mise sur une approche intégrée avec la création d’un mécanisme régional de coordination, piloté par l’Observatoire du riz de la CEDEAO, hébergé au sein de la Commission. Ce dispositif vise à catalyser les efforts et à optimiser les investissements dans le secteur.
Dans une optique de professionnalisation de la filière, plusieurs programmes de formation ont été mis en place, notamment le Rice Millers Academy, le Rice Business Academy et la promotion du Système de Riziculture Intensif (SRI).
Des programmes de Matching Grant, des visites d’échanges inter-États ainsi que des missions internationales sont également organisés pour renforcer les compétences et favoriser l’innovation.
Actuellement, la production locale ne couvre que 62 % de la demande régionale. Toutefois, Mme Touré-Litsé a salué les progrès notables réalisés dans des pays comme le Mali, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone.
''Nous encourageons les partenariats stratégiques pour mettre en œuvre efficacement les objectifs de la feuille de route, tout en optimisant les ressources disponibles et en préservant les acquis obtenus '', a-t-elle conclu.
EA