La 9ᵉ édition de la Semaine du Kroubi a eu lieu du 12 au 14 juin 2025 à Bondoukou, capitale de la région du Gontougo autour du thème, “Notre Diversité Culturelle, socle du Développement durable et de la Cohésion sociale”.Cet événement culturel mêlant traditions, enjeux sanitaires, dynamiques économiques et transition écologique a tenu ses promesses, selon une note transmise a Abidjan.net.
Symbole de spiritualité et de cohésion, le Kroubi est une danse ancestrale réservée aux jeunes filles vierges, exécutée sur des échafaudages de quatre mètres de haut. Elle trouve son origine dans le mot arabe Al Kroubi, signifiant « se rapprocher de Dieu ». Autrefois pratiquée la 27ᵉ nuit du Ramadan, elle est aujourd’hui un moment fort de rassemblement communautaire et de transmission culturelle. « Le festival, à l’origine purement culturel et spirituel, s’est ouvert depuis 2017 à une dimension économique et éducative pour permettre à la jeunesse de se former et d’accéder à un emploi durable », a expliqué Issouf Ouattara, commissaire général du festival.
Ainsi, dans une démarche de préservation de l’environnement, l’organisation a remplacé les échafaudages en bois par des structures en fer. « C’est notre contribution à la lutte contre la déforestation », a souligné Issouf Ouattara, lors de l’ouverture officielle au Musée de Bondoukou.
Représentant le ministre Jacques Assahoré Konan, le préfet de région André Kouadio Gbangbo a salué cette évolution. « Cela démontre que notre culture évolue et s’adapte aux enjeux contemporains. Le festival devient un levier puissant de valorisation du patrimoine et d’ancrage de la conscience écologique », a-t-il déclaré.
L’édition 2025 a mis en lumière la communauté baoulé, présente à Bondoukou depuis plus de cent ans. Le chef suprême Nanan Kouadio Marcel, à la tête d’une forte délégation, a émerveillé l’assistance avec la célèbre danse Goli et les parures traditionnelles de son peuple. « À Bondoukou, le vivre-ensemble n’est pas un simple slogan », a soutenu Koala Jean-Baptiste, porte-parole du chef.
Cette 9ème édition a été riche de Forums, conférences et panels pour un avenir durable. En effet, le 13 juin, à l’Université de Bondoukou, s’est tenue une conférence sur le thème central « Notre diversité culturelle, socle du développement durable et de la cohésion sociale ». Les sous-thèmes abordés ont permis aux étudiants d’échanger avec des experts, autour des piliers du développement durable économique, social, environnemental et de l’agroforesterie.
François Bouadi, directeur régional de l’Environnement, a souligné que « Le développement durable est un équilibre entre prospérité économique, justice sociale et préservation écologique. Il ne peut s’enraciner sans la culture ».
Pour le Lt-Colonel Aimé Kouamé, l’agroforesterie représente un modèle d’avenir. « En combinant arbres, cultures et élevage, elle renforce les écosystèmes tout en assurant revenus et sécurité alimentaire », a-t-il affirmé.
De plus, la santé et le sport n’a pas été en marge du bien-être communautaire, sous l’impulsion de l’ONG Yroubouo et avec l’appui du ministère de la Santé, le festival a également accueilli une campagne de dépistage gratuit sur le diabète, l’hypertension artérielle et le cancer du sein. Suivi d’une sensibilisation à la contraception et à la nutrition des enfants. Plus de 500 personnes ont été touchées, selon la note.
En marge de ces actions, le tournoi “Mami Foot” a mobilisé les femmes autour du sport et de la solidarité. « Depuis trois ans, nous allions santé, prévention et cohésion sociale grâce à ce festival », a confié un responsable de l’ONG.
Clôturant le festival le 14 juin, Issouf Ouattara a exprimé sa gratitude envers les participants et partenaires, tout en annonçant la 10ᵉ édition pour les 11, 12 et 13 juin 2026.
R-SEKONGO
