Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans un tweet mercredi qu'il a discuté avec son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, des préparatifs du « sommet Afrique-France de 2026 », en dehors d'autres sujets sur l'économie, la sécurité, les relations internationales et les questions mémorielles.
La France revient donc avec ce sommet avec les pays africains après quelques années d'interruption. Selon de nombreux observateurs de la politique extérieure africaine, cela n'est pas surprenant vu la ruée des puissances, surtout celles émergeantes vers le continent ces dernières années.
« Ce n'est pas aujourd'hui que toutes ces grandes puissances s'intéressent à l'Afrique, c'est depuis l'origine même et l'évolution de l'Afrique. On ne va pas faire l'histoire », indique Dr Yves Ekoué Amaizo, expert en économie, Président et Directeur de Afrocentricity Think Tank basée à Vienne, Autriche.
L'Afrique, de par ses richesses surtout son sous-sol, au-delà de ses partenaires traditionnels et « privilégiés », intéresse à bien des égards les puissances émergentes, notamment la Turquie, l'Inde et des pays du Golfe qui deviennent de plus en plus actifs sur le continent.
Selon les projections de la division de la population des Nations Unies, la population de l'Afrique devrait doubler d'ici 2050 pour atteindre 2,2 milliards d'habitants. Elle représente donc, selon cette institution, un bloc trop important pour les puissances mondiales, de par ses richesses minières et son intégration grandissante.
Il est clair, selon l'économiste Yves Ekoué Amaizo, que la France qui voit son influence en Afrique s'amenuiser, se remette d'aplomb pour redorer son blason et se relancer dans cette sorte de « guerre froide » des puissances autour du continent noir.
Des sommets comme Chine-Afrique, Japon-Afrique, Turquie-Afrique, Inde-Afrique, Etats Unis-Afrique, Europe-UA et, bientôt, le retour du sommet France-Afrique, se multiplient donc avec des promesses mirobolantes en faveur et pour le développement du continent.
Par exemple, à l'issue de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD-9) qui a pris fin le 22 août dernier, le Japon a annoncé un « plan ambitieux » de 1,5 milliard de dollars d' « investissements à impact en Afrique ». Un fonds destiné aux projets alliant rentabilité et développement durable.
L'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) évalue l'investissement du Japon en Afrique depuis 1993 à près de 8,5 milliards de dollars, injectés principalement dans les infrastructures, continuant ainsi à mener une course contre son retard sur le continent face à la Chine et l'Europe.
Mais mal vus et critiqués sur le contient et ailleurs pour leur manque de substance pour concrétiser le développement du continent, on remarque aujourd'hui que les discours changent à ces sommets, conférences ou encore forums, selon les appellations.
On ne parle plus d'aide publique au développement, mais d'investissements structurants, portant sur des projets à fort impact, capables de répondre aux besoins du continent.
C'est ainsi que beaucoup de promesses se font en faveur de ses pays africains qui se réunissent souvent autour de la table dressée par ces puissances.
Promesses et investissements
En 2014 lors du premier sommet Etats Unis-Afrique sous Barack Obama, les Etat-Unis avaient pris l'engagement de soutenir les investissements dans la résilience climatique. A l'issue du sommet, le pays avait promis allouer plus de 7 milliards de dollars US pour promouvoir en Afrique le développement agricole intelligent face au changement climatique dans le cadre de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition.
Au dernier sommet en juin dernier, les Etats-Unis ont annoncé 2,5 milliards de dollars en nouveaux accords et engagements en faveur de l'Afrique.
En outre, la Chine a promis 50 milliards de dollars de soutien à l'Afrique sur les trois prochaines années, dont la moitié sous forme de prêts. L'annonce a été faite devant une cinquantaine de dirigeants africains réunis lors de l'édition 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
Les fonds permettront, selon XI Jinping, de créer « au moins un million d'emplois » en Afrique. « La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l'industrie, l'agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements », avait-il ajouté.
Premier partenaire commercial de l'Afrique, la Chine a échangé, selon l'Agence chinoise de coopération internationale, 167,8 milliards de dollars avec le continent au premier semestre 2024.
Selon la Confédération de l'industrie indienne, les investissements de l'Inde en Afrique s'élèvent à 70 milliards de dollars, un chiffre qu'elle entend porter à 150 milliards de dollars d'ici 2030.
Au sommet qui s'est tenu en 2022 à Dakar au Sénégal, l'Union européenne s'est engagée à plus de 150 milliards d'euros d'investissements en Afrique dans le cadre du programme Global Gateway. Le prochain sommet se tient en novembre 2025.
La Turquie s'intéresse également au continent. En novembre 2024, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan déclarait que la Turquie a effectué 6,5 milliards d'euros d'investissements en l'Afrique en 2023 et que les échanges s'élèvent à 32 milliards d'euros sur la même période.
Il y a également la Russie, la Corée du Sud et autres pays qui interviennent sur le continent dans le secteur économique et sécuritaire.
Il est clair que les puissances, lors de ces sommets, polissent leur message pour être crédibles face à l'interlocuteur qu'est l'Afrique, et prennent des engagements pour de nouvelles relations avec le continent.
C'est ainsi que chacune d'entre elles essaie de séduire par des résolutions soigneusement formulées pour attirer les regards des dirigeants africains qui se réjouissent de ces rencontres.
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Quelques domaines d'investissements des puissances sur le continent ?
La Chine dans les infrastructures :
La Chine est plus présente en Afrique; l'ouest du continent est la région qui bénéficie plus du soutien de Pékin, avec 33% du total des financements publics et privés chinois dans la période 2011-2017, selon un article publié en avril 2025 par Xavier Auregan, Maître de Conférence en géographie et géopolitique à l'Université catholique de Lille en France.
La Chine intervient surtout dans le domaine des infrastructures. Les principaux secteurs financés sont le transport qui occupe 41% des financements, l'énergie (35 %), l'eau (14 %) et les technologies de l'information et de la communication (TIC, 2 %).
Selon un document de la Commission d'examen économique et de sécurité États-Unis-Chine, « le gouvernement chinois et les acteurs commerciaux ont investi ou construit – ou sont en train d'investir ou de construire – plus de 31 000 km de projets ferroviaires dans 22 pays d'Afrique et des projets d'énergie renouvelable totalisant plus de 7GW de capacité installée dans neuf pays. Au moins 27 pays africains ont planifié, poursuivi ou achevé des projets de routes et de ponts ».
L'Agence chinoise de coopération internationale indique que les investissements chinois en Afrique atteindront un record de 39 milliards de dollars en 2025, en hausse de 20 % par rapport à l'année 2024.
Sur le continent, le Nigeria, à lui seul, a déjà bénéficié de 21 milliards de dollars d'investissements, soit plus de 53 % du total de ces financements chinois. Les secteurs ciblés vont des infrastructures ferroviaires aux énergies renouvelables, en passant par la transformation industrielle et les technologies numériques.
Outre le Nigeria, la Chine est sur des projets majeurs en Afrique du Sud, en Égypte, en Angola et au Kenya.
Les Etats-Unis dans la gouvernance et le développement :
Les Etats-Unis interviennent dans l'économie, la santé, la sécurité et le développement en Afrique. Des programmes comme Act of Growth and economics opportunities in Africa (AGOA) ont renforcé les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique subsaharienne, entraînant une augmentation significative des investissements et des exportations des deux côtés.
Selon les chiffres de l'AGOA, les exportations de l'Afrique vers les Etats-Unis ont atteint 8 milliards de dollars en 2024, mais ont connu une baisse par rapport à l'année précédente. L'Afrique du Sud en est le principal bénéficiaire, mais le Nigeria domine les exportations des produits pétroliers. Les textiles, les produits agricoles et l'habillement sont les secteurs couverts par ces échanges commerciaux.
Le Millennium Challenge Corporation (MCC) est l'autre mécanisme par lequel les Etats-Unis promeuvent la croissance économique par le biais des programmes d'investissements importants. En 2021, le MCC avait annoncé un engagement d'un milliard de dollars dans de nouveaux programmes en Afrique.
Le Togo a bénéficié de 35 millions de dollars de son programme seuil (Threshold) en 2018. 550 millions de dollars ont été investis dans le secteur de l'électricité au Sénégal à travers le Compact d'énergie avec un investissement total de 540 millions de dollars dans le compact de deuxième génération (MCA-Sénégal II) axé sur la lutte contre la pauvreté par le développement économique et la création d'emplois.
Quant à la Côte d'Ivoire, elle a reçu 525 millions de dollars sur une période de cinq ans en 2019 pour soutenir la croissance et les investissements privés.
Beaucoup d'autres pays en Afrique ont également eu des financements du MCC.
La Russie dans le commerce et la coopération militaire :
En 2024 lors du sommet Russie-Afrique, Vladimir Poutine a déclaré son « soutien total » à l'Afrique notamment dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. Cinq ans auparavant, il avait promis de doubler les échanges avec l'Afrique, ce qui n'a pas été fait.
Selon le Centre d'études stratégiques de l'Afrique, les engagements économiques de la Russie en Afrique sont plutôt fondés sur le commerce. « Toutefois, ce commerce est lui aussi modeste, puisqu'il ne représente que 14 milliards de dollars. À titre de comparaison, la valeur du commerce africain avec l'UE, la Chine et les États-Unis est respectivement de 295 milliards, 254 milliards et 65 milliards de dollars ».
La Russie exporte principalement des céréales, des armes, des matières extractives et de l'énergie nucléaire en Afrique. Pourtant, plus de 70 % de l'ensemble du commerce russe avec l'Afrique se concentre dans quatre pays seulement : l'Égypte, l'Algérie, le Maroc et l'Afrique du Sud, selon ce centre.
« L'Afrique dépend de la Russie pour 30 % de ses approvisionnements en céréales. La quasi-totalité de ces exportations (95 %) est constituée de blé (11,9 MT), pour une valeur de 3,3 milliards de dollars. 80 % de ces exportations de blé sont destinées à l'Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie), ainsi qu'au Nigeria, à l'Éthiopie, au Soudan et à l'Afrique du Sud. L'Afrique dépend actuellement des importations pour 63% de ses besoins en blé, un pourcentage qui devrait augmenter avec la croissance démographique du continent ».
La Russie est également le premier vendeur d'armes à l'Afrique, contrôlant la moitié du marché. Si des armes russes sont vendues à 14 pays africains, l'Algérie, l'Égypte et l'Angola représentent 94 % de la valeur des ventes d'armes dans la région, selon l'ISS.
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L'Union européenne :
L'Union européenne s'est engagée à investir au moins 150 milliards d'euros en Afrique entre 2021 et 2027 dans le cadre de son initiative Global Gateway.
Cette enveloppe vise à stimuler les investissements durables dans les infrastructures, le numérique, la santé, l'éducation et la lutte contre le changement climatique.
La Banque européenne d'investissement (BEI) a également investi 59 milliards d'euros en Afrique depuis 1965 pour soutenir divers projets dans les mêmes secteurs.
Le Japon dans les infrastructures : 8,5 milliards de dollars, c'est ce que le Japon a investi en Afrique depuis 1993, principalement dans les infrastructures. Lors de la dernière Conférence de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD), le pays a encore annoncé la mobilisation de 1,5 milliards de dollars d'investissements à impact en Afrique.
Parallèlement, le pays a annoncé l'extension de 5,5 milliards de dollars du Programme Enhanced private sector assistance (EPSA) mené en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) pour soutenir les projets et encourager la participation du secteur privé.
La Turquie dans les exportations : Selon les données publiées en juillet dernier par l'Assemblée des exportateurs de Turquie (TIM), la valeur des exportations turques vers l'Afrique a atteint 10 milliards de dollars au premier semestre 2025.
Selon le Vice-président turc, Cevdet Yılmaz, les échanges commerciaux bilatéraux sont passés de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 41 milliards de dollars en 2022, alors que les entreprises turques ont réalisé 1977 projets d'infrastructures d'une valeur cumulée de 91,6 milliards de dollars en Afrique à la mi-novembre 2024.
La Turquie intervient aussi dans le domaine de la sécurité auprès des pays africains. Par ailleurs, elle a créé, par sa Fondation Maarif, près de 200 écoles dans une trentaine de pays, et alloue des bourses aux étudiants en Afrique qui vont étudier dans les universités en Turquie.
La Corée du Sud dans l'agriculture : selon l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), la Corée du Sud a investi un montant cumulé de 9,2 milliards de dollars en Afrique en 2022.
Elle promet d'autres investissements de 24 milliards de dollars en Afrique d'ici 2030, répartis entre 10 milliards de dollars d'aide publique au développement et 14 milliards de dollars de financements à l'exportation pour les entreprises coréennes. L'agriculture, les infrastructures, la santé et l'énergie sont les domaines prioritaires.
Ces investissements transforment-ils vraiment l'Afrique ?
Les sommets se succèdent et servent principalement, selon les organisateurs, à renforcer la coopération économique et militaire avec le continent. Cependant, des économistes pensent que l'Afrique ne capitalise pas assez ces investissements pour bénéficier de leurs retombées, ou que les promesses sont parfois annoncées lors des sommets et après plus rien.
Pour l'expert en économie, Dr Yves Ekoué AMAÏZO, Président et Directeur de Afrocentri-city Think Tank basée à Vienne, Autriche, on ne peut pas dire que l'Afrique ne gagne rien du tout. Il y a quelque chose qui se fait sur le continent. Certains pays essaient de capitaliser ces investissements.
Mais les retombées pour la plupart des pays africains sont rarement quantifiables et les transformations ne sont pas significatives.
Selon un rapport publié récemment par Ecofin Pro, la plateforme de l'agence Ecofin dédiée aux professionnels, les sommets réunissant régulièrement les pays africains avec des puissances occidentales et des nations émergentes perpétuent des dynamiques de partenariat déséquilibrées qui ne favorisent pas la transformation économique et le développement durable du continent.
Dr Yves Ekoué Amaizo dénonce également le manque de transparence et l'opacité qui entourent ces annonces d'investissement. « On dit qu'il y aura tant de millions d'investissements, mais demandez qu'on vous donne les rapports d'audit ou tout simplement le bilan, d'une réunion à l'autre, d'un sommet à l'autre, ou sur qu'est-ce qui a réellement été réalisé en Afrique, au profit des Africains ou des gouvernements Africains, et qu'est-ce qu'on peut améliorer pour le futur. Vous n'aurez pas ces bilans-là ».
Et c'est parce que, poursuit-il, les Africains ne sont pas unis entre eux-mêmes. « On se demande à quoi sert l'Union Africaine ou les structures sous-régionales ».
Ces pays ne gagnent que des promesses lors de ces sommets, selon l'économiste. Ils reviennent avec des accords bilatéraux et multilatéraux, « qui les mettent dans des situations quasiment de servitude, dans plusieurs domaines ».
« Ce que fait la Chine, ce n'est pas ce que font les États-Unis par exemple. Bon, il y a des coopérations ici et là, éducatives, technologiques, des bourses d'études. C'est très gentil », souligne-t-il.
Et d'ajouter : « Mais j'ai calculé une fois le nombre de bourses qui est donné. Je divise par le nombre de populations et le nombre de pays que nous avons. Écoutez, on n'arrive même pas à peu près à un ou deux Africains qui bénéficient de ces bourses sur l'ensemble de l'Afrique sur dix ans. Donc sincèrement, ils peuvent faire un effort beaucoup plus grand ».
Le pire, souligne-t-il, c'est l'industrialisation. « Ça fait des années qu'on souhaite cette transformation de nos matières premières au niveau local pour créer des emplois, mais c'est vraiment le maillon faible. On ne voit jamais cette partie-là. Et quand cette partie arrive, vous vous rendez compte que les ouvriers ou les travailleurs qui vont être utilisés, essentiellement, viennent toujours de l'extérieur, notamment pour la Chine ».
« Prenez de l'eau minérale. On ne sait même pas faire l'emballage en Afrique, c'est toujours l'emballage qui vient de l'extérieur. Moi je suis économiste, donc quand on fait l'étude sur le coût de l'eau minérale africaine, sans vous mentir, vous avez de l'eau qui vaut en gros 15, 20, 25 % maximum et vous avez 75 % qui fait l'emballage. Alors la question est de savoir, vous buvez de l'emballage ou vous buvez de l'eau africaine ? ».
Parler d'une seule et même voix
M. Amaizo indique que le fait que les pays africains ne préparent pas ensemble ces sommets pour parler d'une seule et même voix, et ne font pas de bilan des rencontres précédentes, constitue pour eux un grand désavantage vis-à-vis de ces puissances.
Cet expert en économie semble ne pas comprendre comment les puissances arrivent à rassembler les 54 Etats alors qu'entre eux-mêmes ils n'arrivent pas à se retrouver.
« En négociation, si vous y allez seul, vous êtes le plus faible du maillon, et donc vous perdez. Il y a un manque d'approche collective des Africains ».
Il en déduit que le partenariat gagnant-gagnant annoncé à ces sommets n'est pas équilibré, puisque le savoir-faire reste avec les puissances et n'est pas transféré à l'Afrique et à sa population.
Dr Yves Ekoué Amaizo indique qu'en somme l'Afrique « ne gagne que 10% et les autres gagnent 90% ». Pour lui, il faut sortir de « cette diplomatie soi-disant de visibilité », et donc les dirigeants africains doivent faire l'effort de travailler ensemble et d'aller à ces réunions, à ces sommets, ensemble, « après avoir préparé l'objet de cette réunion et de le négocier ».
Malgré ces milliards annoncés en faveur de l'Afrique, déclare-t-il, le continent peine à construire une société et une économie modernes. « Plus de 80%, l'essentiel du financement de l'Union africaine vient de l'Union européenne essentiellement. Alors comment voulez-vous que quelqu'un qui est financé de l'extérieur puisse se développer ? ».
Il suggère que l'Afrique s'appuie sur les Africains locaux et la diaspora pour amorcer son développement.
Mais selon l'Institut d'études de sécurité (ISS), la question n'est donc pas de savoir si les sommets sont efficaces, mais comment les mettre au service de l'Afrique.
« Les chefs d'État et de gouvernement du continent devraient les utiliser pour contourner les complexités des relations internationales et exercer leur pouvoir de négociation dans une nouvelle ère de multilatéralisme. Si ces sommets contribuent à attirer les investissements et à diversifier les économies et les partenaires de développement, ils peuvent être d'une grande utilité », écrit-il.
Et le rapport de Ecofin Pro souligne qu'il est urgent de repenser l'organisation des sommets rassemblant les pays africains et des puissances étrangères.
« Par exemple, l'organisation de comités conjoints permanents devrait permettre de discuter en amont des projets qui sont d'un intérêt commun pour chaque partie. A cela devrait s'ajouter un comité de suivi de ces projets, aux fins de déterminer lesquels sont effectivement réalisés et pour quels impacts ».
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