Dans le secteur de l’industrie, il est de coutume de procéder annuellement à l’arrêt momentané des activités afin de procéder à la maintenance des équipements et des installations. Cette action , crucial et indispensable est un exercice normal afin de garantir l’efficacité des équipements et de la production.
Aussi, dans le secteur cacao, les usines de transformation de fèves de cacao procèdent à la maintenance annuelle des installations entre Août et Septembre afin de permettre aux usines d’être prêtes dès Octobre, au début de la nouvelle campagne. Cette année, l’arrêt de l’usine de transformation de cacao du groupe Cargill qui obéit à cette exigence industrielle, semble faire dire à une certaine presse que ce groupe industriel a arrêté ses activités de transformation en Côte d’Ivoire, sans toutefois préciser la durée de cet arrêt ni même donner des raisons objectives de cet arrêt.
En effet, il est bon de souligner que Cargill est couvert à 75% de ses besoins en fèves de cacao pour ce qui concerne son usine de broyage MICAO basé à Yopougon. Ce qui signifie que la société ne manque pas de fèves pour poursuivre son activité.
Comme Cargill, tous les autres transformateurs de fèves de cacao installés en Côte d’Ivoire ont acheté les volumes de cacao en fonction de leur à planification qui dépend de leurs besoins et de leurs capacités.
Depuis maintenant deux campagnes, la production de fèves de cacao a beaucoup baissée en Côte d’Ivoire du fait du changement climatique, du développement des maladies du cacaoyer et du vieillissement des arbres.
La production de cacao est donc passée de 2,2 millions de tonnes en 2022/23 à 1,7 millions de tonnes pendant la saison 2023/24 et sera au même niveau pendant cette campagne 2024/25 qui s’achève dans les deux prochaines semaines.
Cette situation a eu pour conséquence une forte pression sur les volumes de fèves disponibles pour tous les transformateurs qui peinent à trouver les quantités nécessaires pour maintenir les niveaux de production.
Cette saison particulièrement, à cause de la forte sécheresse que le pays a connu entre Novembre 2024 et mai 2025, les fèves de cacao ont perdues en quantité, en qualité.
Les fèves sont plus petites et contiennent moins de matières grasses, de beurre qu’habituellement ce qui constitue une difficulté supplémentaire pour les transformateurs.
Le conseil du café et du cacao ( CCC) , le régulateur de la filière veuille cependant à ce que tous les transformateurs aient un accès sans entrave aux fèves si des besoins en ce sens sont formulés par les sociétés. À ce jour, aucune entreprise n’a fait cas de difficultés d’approvisionnements.
Alors que la nouvelle campagne s’ouvre dans deux semaines, que le secteur fera face à de nouveaux défis concernant la durabilité, la certification et la commercialisation, le CCC note que la hausse des cours mondiaux du cacao ne plaît pas aux multinationales exportatrices qui rechignent à acheter des contrats de déblocage qui donnent droit à l’exportation des fèves. Ces mêmes entreprises, n’hésitent pas à harceler le CCC des que les cours du cacao sont en baisses alors que le CCC a besoin d’un marché en hausse pour fixer un prix garanti élevé aux producteurs.
Comme on le voit, producteurs et exportateurs n’ont pas les mêmes intérêts dans le secteur cacao.
Les uns militent pour la baisse des prix tandis que d’autres espèrent la hausse des cours afin de voir leurs revenus augmenter.
Régulièrement, de fausses informations sont publiées afin de faire chuter les prix et cela de façon substantielle.
Depuis Avril jusqu’à maintenant, le marché du cacao a baissé de plus de 30% alors que les fondamentaux sont favorables à une hausse des prix.
Malgré tout , le CCC et le gouvernement ivoirien sont confiants quant à fixer un prix garanti favorable et apprécié par les producteurs, le 1er octobre prochain.

