L'éminent avocat anti-corruption Akere Muna s'est retiré de la course à la présidence du Cameroun en faveur de Bello Bouba Maigari, un candidat originaire de la région nord du pays, riche en voix, considéré comme l'un des plus sérieux prétendants de l'opposition.
M. Muna, du parti UNIVERS, a exprimé aujourd'hui son soutien à Maigari lors d'un meeting électoral dans la capitale économique, Douala.
Il devient ainsi le deuxième candidat à se retirer de la course et à soutenir la candidature de M. Maigari à la présidence du pays, après Caxton Seta Ateki. Lors de l'élection présidentielle de 2018, M. Muna s'était également retiré de la course à la veille du scrutin et avait soutenu le leader de l'opposition Maurice Kamto, qui avait été battu.
M. Kamto avait revendiqué la victoire et dénoncé de graves irrégularités après la proclamation de la victoire de M. Biya.
Sur les 12 candidats initialement approuvés, le nombre de prétendants à l'élection présidentielle du 12 octobre s'élève désormais à 10.
La formation d'une coalition avec Bello comme candidat fait suite aux appels croissants en faveur d'une union de l'opposition contre le leader vétéran Paul Biya, qui n'a jamais été battu lors d'une élection.
Cependant, certains candidats ont jusqu'à présent préféré se présenter de manière indépendante. Il reste à voir si d'autres fusionneront avec Maigari, un ancien allié de Biya qui a rompu leur alliance politique à quelques mois seulement de l'élection.
Âgé de 78 ans, Bello Bouba Maigari, membre du parti Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), est un homme politique expérimenté qui a brièvement occupé le poste de premier ministre sous Biya. Il a également occupé plusieurs fonctions au sein du gouvernement après avoir formé une alliance avec le dirigeant âgé de 92 ans et son parti au pouvoir, le CPDM.
Maigari a défié Biya pour la première fois en 1992, lors de la première élection présidentielle du pays depuis la réintroduction du multipartisme.
Alors que l'opposition continue d'élaborer des stratégies pour évincer Biya du pouvoir par les urnes, celui que l'on surnomme affectueusement « l'homme lion » séjourne en Europe à titre privé.
Il a choisi de lancer sa campagne avec une vidéo générée par intelligence artificielle publiée sur ses réseaux sociaux, tout en comptant sur ses ministres pour faire campagne en son nom à travers le pays.
Début de campagne
La campagne pour la présidentielle du 12 octobre au Cameroun a débuté ce week-end avec les rassemblements politiques des principaux opposants.
Le meeting de Cabral Libii, candidat de l'opposition pour le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), s'est tenu dimanche en fin d'après-midi sous une fine pluie à Douala. Près d'un millier de personnes étaient présentes, pour la plupart vêtues des couleurs de la formation politique.
Au même moment, l'ancien ministre du Tourisme, Bello Bouba Maïgari, rassemblait plusieurs centaines de partisans de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), selon un journaliste de l'AFP.
L'avocat et candidat Akere Muna était également présent pour annoncer son retrait de la course et son soutien à M. Maïgari.
L'opposant camerounais Maurice Kamto, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée début août, a appelé jeudi les électeurs à "voter librement" dans une vidéo sur sa page officielle Facebook, après l'impossibilité de former une coalition avec les candidat de l'opposition.
Le 12 octobre, Paul Biya briguera un huitième septennat présidentiel face à 11 autres candidats. Au pouvoir depuis 1982, M. Biya part grand favori face à une opposition divisée.
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