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Politique Publié le vendredi 12 décembre 2025 | Abidjan.net

Côte d’Ivoire: le Président Laurent Gbagbo appelle à faire "éclater la vérité sur les crises ivoiriennes depuis 1999" (Katinan Koné)

Côte d’Ivoire: le Président Laurent Gbagbo appelle à faire
© Abidjan.net Par DR
Côte d’Ivoire: le Président Laurent Gbagbo appelle à faire "éclater la vérité sur les crises ivoiriennes depuis 1999" (Katinan Koné)
La 41ᵉ Tribune du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a été organisée exceptionnellement une semaine seulement après la précédente car les responsables de la formation politique ont tenu à replacer au centre du débat public une question qu’ils jugent fondamentale pour l’avenir du pays : celle de la vérité sur les crises successives qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis décembre 1999, a appris Abidjan.net dans un communiqué, ce vendredi 12 décembre 2025. 

La 41ᵉ Tribune du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a été organisée exceptionnellement une semaine seulement après la précédente car les responsables de la formation politique ont tenu à replacer au centre du débat public une question qu’ils jugent fondamentale pour l’avenir du pays : celle de la vérité sur les crises successives qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis décembre 1999, a appris Abidjan.net dans un communiqué, ce vendredi 12 décembre 2025. 


Cette accélération du calendrier s’explique par la portée de l’actualité nationale, marquée par la prestation de serment du Président Alassane Ouattara pour “un quatrième mandat consécutif” le 8 décembre 2025. Dans ce contexte, le Président Laurent Gbagbo, à travers deux initiatives majeures notamment, l’Initiative pour la Libération des Prisonniers d’Opinion (ILPO) et son message à la Nation du 8 décembre intitulé « Tant qu’un fait n’est pas jugé totalement, il devient une injustice » rappelle que plusieurs chantiers essentiels de la construction nationale demeurent en souffrance.


Selon le PPA-CI, ces enjeux touchent directement la stabilité du pays et compromettent sa cohésion future. Il s’agit notamment de la question des prisonniers d’opinion, de la protection des libertés publiques et, surtout, de la recherche de la vérité sur les crises politiques et militaires qui se succèdent depuis le coup d’État du 24 décembre 1999. Pour les responsables du parti, ces événements, aux acteurs souvent récurrents, semblent constituer les fragments d’une seule et même crise prolongée, dont les séquences n’ont jamais été entièrement élucidées.


Dans son message du 8 décembre dernier, Laurent Gbagbo articule sa réflexion autour d’un triptyque, “rappeler les faits qui ont façonné les drames politiques récents, expurger de la conscience collective les sentiments d’injustice accumulés, et créer les conditions d’une réconciliation durable capable de préserver la nation”.


Le rappel des faits présenté par le PPA-CI retrace minutieusement le point de rupture du 24 décembre 1999, lorsque le premier coup d’État militaire de l’histoire ivoirienne renverse le Président Henri Konan Bédié. À ce jour, la version officielle attribue cette mutinerie à la frustration de soldats en mission, mais l’opinion publique et plusieurs acteurs politiques continuent d’évoquer des zones d’ombre et l’implication de « mains invisibles ». Selon le parti d’opposition, l’absence d’enquête indépendante nourrit encore aujourd’hui les suspicions et empêche la stabilisation définitive du récit national.


Les deux décennies suivantes sont décrites comme les plus violentes de l’histoire contemporaine du pays à travers la crise du « cheval blanc » en 2000, l’élection présidentielle contestée de la même année, le charnier de Yopougon resté sans vérité judiciaire, tentatives de coup d’État de 2001, rébellion armée de 2002 transformée en partition de fait du territoire, la casse des agences de la BCEAO, les accords de Ouagadougou partiellement appliqués, l’élection présidentielle de 2010 sans désarmement préalable, les affrontements postélectoraux de 2011 et leur bilan humain controversé, massacres de Duékoué et Nahibly, puis procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale.


Le PPA-CI insiste sur le caractère « sélectif » de la justice appliquée à la suite de ces crises. Selon le parti, si les exactions commises par les protagonistes de l’époque sont reconnues par la plupart des observateurs comme étant partagées, seuls les proches du Président Gbagbo ont été poursuivis et condamnés, en Côte d’Ivoire comme à l’international. Le décompte du parti fait état de 114 prisonniers encore détenus pour des faits imputés à la crise postélectorale de 2010-2011. À l’inverse, parmi les forces pro-Ouattara, seul Amadé Ourémi a été jugé à ce jour pour les massacres de Duékoué.


Pour Laurent Gbagbo, cette “asymétrie” judiciaire entretient un profond sentiment d’injustice qu’il appelle à lever « pour restaurer l’équilibre moral et politique de la nation ». Il estime que nul processus de réconciliation ne pourra prospérer tant que des pans entiers des responsabilités ne seront ni établis ni assumés.


Le PPA-CI invite donc l’ensemble de la classe politique et des institutions nationales et internationales à se hisser au-dessus des clivages partisans afin d’engager un processus de vérité globale qui permette de revisiter les événements de 1999 à 2025. L’enjeu, selon eux, n’est pas de raviver les tensions mais de prémunir le pays contre l’enracinement définitif d’un cycle d’impunités et de récits contradictoires.


Le parti conclut que seule une vérité complète, suivie de réparations justes et de garanties institutionnelles solides, pourra ouvrir la voie à une réconciliation authentique et durable, condition indispensable pour préserver la stabilité et la souveraineté de la Côte d’Ivoire.



R-SEKONGO 

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