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Politique Publié le jeudi 31 janvier 2013 | Le Patriote

Dialogue / Gouvernement-FPI : L’amnistie coûte que coûte n’est pas la solution

© Le Patriote Par Atapointe
Audience du premier ministre: Daniel Kablan Duncan reçoit Christine Lagarde, DG du FMI
Lundi 7 janvier 2013. Primature. La directrice générale du Fonds Monétaire Internationale Christine Lagarde a rendu visite au 1er ministre, ministre de l`économie et des finance Daniel Kablan Duncan.
Les négociations entre le Gouvernement et l’opposition vont bon train. Après la rencontre avec les partis membres du Cadre permanent de Dialogue (CPD), le gouvernement a entamé, depuis la semaine dernière, les discussions avec le Front populaire ivoirien. Les négociations ont porté sur la sécurité, la réconciliation, le jeu démocratique et l’Etat de droit. Pour mieux mener les négociations, quatre commissions ont été créées. Les commissions ont rendu leurs travaux le lundi dernier. Pendant que depuis mardi dernier, les deux parties sont en plénière pour harmoniser leurs positions, voilà que le président par intérim du FPI fait savoir dans les colonnes de « Notre Voie » hier, que les négociations risquent de ne pas aboutir si le Gouvernement ne satisfait pas deux de leurs préoccupations. A savoir la libération de tous les « prisonniers politiques » et le retour de tous les exilés pro-Gbagbo. « Vous savez, toute négociation en politique est un jeu. Après la rencontre de vendredi, on pourrait dire que les choses avancent bien, mais pas forcément dans le sens que nous avons souhaité. Vous savez, la prison n’est pas un lieu de plaisir. Pareil pour ces Ivoiriens qui souffrent dans leur tête du fait de l’éloignement. C’est pourquoi nous en appelons à la compréhension du gouvernement afin que tous nos camarades détenus soient libérés et que ces exilés rentrent dans leur pays. Voici les points de négociation que nous jugeons importants pour nous, si le gouvernement veut réellement aller à la réconciliation. Pour nous, ces deux points sont la clé qui ouvrira la porte sur d’autres discussions, à savoir notre participation aux futures échéances électorales », a laissé entendre Sylvain Miaka Ouretto hier dans les colonnes du non moins officiel « Notre Voie ». Les propos ainsi rapportés du président par intérim de l’ancien parti au pouvoir montrent clairement que pour le FPI, ce qui compte avant tout, c’est l’élargissement sans jugement de leurs camarades en détention et le retour sans conséquences de leurs amis partis en exil après la chute de Laurent Gbagbo. Pour le FPI, cette hypothèse passe nécessairement par le vote d’une loi d’amnistie que le parti de Laurent Gbagbo brandit comme la solution miracle qui permettra à tous les Ivoiriens de se réconcilier. Mais est-ce vraiment cela la vérité ? Assurément pas. Car si l’amnistie était réellement la clé de la crise ivoirienne, on n’en sera pas là aujourd’hui. Il faut rappeler au FPI qu’il y a eu une loi d’amnistie le 6 août 2003 au moment où le parti de Laurent Gbagbo était aux affaires. Mais elle n’a pas réglé la question ivoirienne en profondeur. Au contraire, cette loi d’amnistie a renforcé le sentiment d’impunité qui animait déjà certaines personnes qui croyaient que l’on pouvait tout se permettre pourvu que l’on ait la caution des politiques. Que n’a-t-on pas attendu au cours de la crise postélectorale ? « Faites ce que vous avez à faire. Le reste, on gère », s’amusaient à dire certains hommes politiques à leurs sbires et bras séculiers qu’ils encourageaient subtilement ainsi à perpétrer de violations graves des droits de l’Homme. L’expérience de 2003, au lieu d’être un nouveau départ, a plutôt été perçue comme une prime aux meurtres et aux assassinats. Aujourd’hui, pour briser le cycle de la violence et de l’impunité en Côte d’Ivoire, le chef de l’Etat a décidé d’attaquer le mal à la racine et non aux feuilles. Comme le préconisent Miaka Ouretto et ses amis en proposant l’amnistie comme solution. Cette approche, comme on le voit, a déjà montré ses limites. Elle n’a pas réussi à empêcher les Ivoiriens de s’entretuer par la suite. C’est la raison pour laquelle il importe de suivre la voie préconisée par le président Alassane Ouattara. Il faut que l’on sache ce qui s’est réellement passé au cours de la période la plus sombre de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Qui a fait quoi au cours de cette période ? Qui a décidé de quoi ? Qui a commandité quoi ? Quelle est la part de chacun dans ce grand gâchis qu’a été la crise postélectorale ? Voici autant de questions auxquelles les Ivoiriens souhaitent avoir une réponse. Et la meilleure façon de le savoir, c’est de laisser la justice fait son travail et de la laisser aller jusqu’au bout. Une fois cette étape finie et que les responsabilités sont désormais situées, le politique peut maintenant prendre le relais pour absoudre qui doit l’être en vue de donner une chance à la réconciliation nationale. Cette méthode a pour mérite de satisfaire la volonté de justice des victimes et de briser le cycle de la vengeance. Si le Nazisme est aujourd’hui mort de sa belle mort, c’est grâce au procès de Nuremberg. Si l’extrémisme tribal a été arrêté au Rwanda, c’est aussi grâce au Tribunal spécial pour le Rwanda à Arusha qu’aux tribunaux traditionnels populaires appelés « gachacha ». Que le FPI se rassure. La question des prisonniers sera réglée. Le président de la République l’a promis. Mais il faut que la Justice ait au préalable finit de faire son travail. Pour que les inhumanités qui ont eu cours pendant la crise postélectorale ne se reproduisent plus en Côte d’Ivoire.
Jean-Claude Coulibaly
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