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Société Publié le lundi 23 septembre 2019 | Le Nouveau Réveil

Bras de fer autour de l’espace Abattoire à Port-Bouët / Le maire Emmou Sylvestre au ministre de la Ville : « Veuillez freiner les excès du District »

© Le Nouveau Réveil Par PR. A
Port-bouët / Salubrité : Inauguration des nouvelles latrines de la mosquée principale
Abidjan le 17 mars 2018. 600m2 de latrines offertes par le Dr Emmou Sylvestre à la mosquée principale de la commune de Port-bouët ont été inaugurés ce samedi.
Monsieur le Ministre,

Au moment où le développement durable s’impose comme une nécessité vitale, la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays, s’y inscrit résolument au regard de la priorité accordée à l’environnement et par le niveau des investissements consacrés à la préservation de notre cadre de vie. Ce choix, procédant d’une volonté politique de Son Excellence M. le président de la République, s’est matérialisé par la création d’un ministère de la Ville, exclusivement dédié à l’aménagement du territoire urbain. Ce ministère, premier du genre en Côte d’Ivoire, vous a été confié, certainement pour votre engagement, sans cesse mis en œuvre, en qualité de premier magistrat de la commune de Treichville, à assurer à vos concitoyens, un cadre de vie sain et agréable.

Vous nous rappeliez d’ailleurs, tel que rapporté par la presse, à l’entame du séminaire, que vous avez animé à Yamoussoukro, en octobre dernier, les missions assignées à votre ministère qui s’exprime, entre autres, en la réorganisation et en la restructuration de nos cités.

Pour nous, Monsieur le Ministre, votre nomination à cette haute fonction de l’Etat est judicieuse et évocatrice des lendemains meilleurs pour nous, vos pairs, élus municipaux. Voilà pourquoi, nous nous félicitons de la qualité du travail abattu par notre homologue de la commune de Koumassi, M. Cissé Ibrahim dit Bacongo.

Monsieur le Ministre,

Conformément à ses missions, le Conseil municipal de la mairie de Port-Bouët, à l’instar des autres communes sœurs, s’est engagé fermement dans la lutte contre l’insalubrité dans toutes ses formes et caractéristiques en agissant aussi bien dans la prévention des facteurs de production que dans la gestion des déchets. En effet, Monsieur le Ministre, la commune de Port-Bouët constitue la principale porte d’entrée de notre capitale économique, voire de notre pays, par voie aérienne et maritime et aussi l’une des entrées par voie terrestre. Il importe donc qu’une attention toute particulière soit accordée à sa salubrité et à son embellissement. Les autorités municipales, soutenues par l’ensemble des acteurs et animateurs du territoire, ont décidé d’entreprendre un vaste projet d’assainissement et d’embellissement de notre cité. Dans cette quête, il nous a semblé judicieux de procéder à des choix d’axes prioritaires ayant des ouvertures sur les principales voies d’accès et de sorties de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Port-Bouët. Notre attention a été particulièrement retenue par l’une d’elle: l’entrée Nord-Est, via le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Vge), à partir de la place Akwaba.

Monsieur le Ministre,

La situation actuelle de cet espace révèle au quotidien un spectacle affligeant et scandaleux de présence d’animaux de type ovins rassemblés dans des conditions assez précaires, indignes d’une cité habitée, a fortiori, une capitale qui se veut moderne et futuriste par ambition du chef de l’Etat. Nous n’aborderons même pas le drame sanitaire que vivent les patients de l’Hôpital général de Port-Bouët, situé à proximité du site et les risques sécuritaires de la divagation des animaux domestiques dans la zone. De tels spectacles, fortement infamants pour notre pays, commandent que l’on mette le pied à l’étrier pour aborder, sans passion aucune, la question de l’aménagement de cet espace. Ce désordre vire à l’anarchie totale pendant les périodes de foire à bétail où l’on assiste à des scènes désolantes et scandaleuses d’occupation systématique des voies publiques avec leur lot de ralentissement du temps de parcours des usagers et des opérations de secours en cas de sinistre ou d’accident.

Monsieur le Ministre,

C’est au regard des éléments sus-indiqués que le Conseil municipal a décidé de mettre un terme à la divagation permanente du bétail en les parquant désormais dans des enclos dédiés. Au terme de plusieurs séances de travail, impliquant les acteurs majeurs que sont : la Sipf, la Sitarail, la direction de l’abattoir, la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande des pays membres de l’Uemoa et des actions de sensibilisation menées sur le terrain, nous avons entrepris une opération de cantonnement du bétail dans l’enceinte de l’abattoir. Dans cette perspective et en vue de prévenir une recolonisation du site, nous avons initié un projet d’aménagement et d’embellissement conçu par un paysagiste professionnel sur les abords de la voie allant de l’abattoir au cimetière. D’autres actions d’importance similaires sont prévues pour améliorer l’image de notre cité et le cadre de vie global de nos populations.

Monsieur le Ministre,

Ces actions visent également à permettre à notre commune de se donner les chances de remporter le concours de la commune la plus propre, en parfaite adéquation avec la politique nationale de développement des villes, implémentée sous votre houlette. Notre entité, ne voulant aucunement être en marge de cette marche des communes vers leur modernisation, nous avons entrepris le démarrage de ces travaux, convaincus que nous relèverions le défi noble que vous lancez aux mairies. Nos efforts ont été malheureusement confrontés à des oppositions farouches du district d’Abidjan le jeudi 9 mai 2019 et le lundi 2 septembre 2019, qui en plus de l’arrêt, manu militari des travaux, encourage la réinstallation du bétail à travers sa direction de l’abattoir.

Monsieur le Ministre, nul doute qu’au regard de votre bienveillante compréhension de la gestion des collectivités décentralisées, il vous sera difficile d’expliquer, tout comme nous, les raisons d’une telle attitude dans une logique qui voudrait, en bon droit, promouvoir la complémentarité entre les acteurs locaux. Dans ces conditions, nous ne pouvons que dénoncer auprès de vous ces méthodes dignes d’une autre époque, qui divorcent d’avec les règles élémentaires de l’Etat de droit promu par toutes les forces vives de la nation et qui apparaissent comme un recul de la gouvernance locale. Au demeurant, il nous semble impossible de prendre part pleinement à cette compétition nationale aux contours et ambitions nobles ; non pas par choix délibéré, mais par pure contrainte.

Monsieur le Ministre,

Il m’est particulièrement agréable de préciser que notre démarche à votre illustre endroit, fait suite à un incident honteux et malheureux entre mes services et ceux du district d’Abidjan à l’occasion d’une opération d’assainissement initiée par nos soins, avec les risques d’affrontements évités de justesse grâce à la sagesse de mes collaborateurs.

Monsieur le Ministre,

Notre engagement aux services de nos populations et notre lutte pour l’amélioration de l’image de notre commune ne saurait faiblir face aux menaces et autres actes matériels d’intimidation. Pour autant, il nous semble opportun, eu égard à notre attachement à la paix et à la cohésion sociale, de suspendre pour l’heure notre important projet d’embellissement du site. Toutefois, nous demeurons fortement attachés à répondre au droit inaliénable de nos populations à accéder à un environnement sain et aux services sociaux de bases.

Monsieur le Ministre,

Nous estimons que le découpage administratif décentralisé qui instaure une cohabitation entre le district d’Abidjan et les communes ne saurait être terni par des agissements inacceptables, susceptibles de fragiliser les objectifs généraux de développement poursuivis par l’Etat de Côte d’Ivoire. Votre position privilégiée de premier responsable du département ministériel en charge de la promotion de la ville et votre qualité de pionnier, non moins important de la décentralisation, nous incline à vous considérer comme une personne ressource à mesure de freiner les excès du district et permettre au conseil municipal de jouer pleinement le rôle à lui assigné par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Au demeurant Monsieur le Ministre, conscient qu’il nous sera pratiquement difficile voire impossible d’être à la hauteur des autres communes en compétition si cette opposition du district perdure, étant attendu que les sites objets de litige représentent la vitrine de la commune, nous voudrions solliciter votre concours pour le cantonnement définitif des bêtes dans les enclos suffisamment vastes prévus dans l’organisation des locaux de l’abattoir, pour la réalisation de notre projet d’embellissement indispensable pour l’image de notre pays et si cher à nos populations.

Tout en espérant bonne réception de notre cri du cœur, veuillez agréer, Monsieur le Ministre et cher Ainé, l’expression de notre profond respect.

Fait à Port-Bouët, le vendredi 20 septembre 2019

Le maire Emmou Ackah Georges Sylvestre
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