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Politique Publié le mardi 6 janvier 2009 | Le Patriote

Situation difficile des finances publiques - Mamadou Koulibaly met les députés au régime

Une cure d’amaigrissement. C’est à un tel régime (pour parler comme des diététiciens) que sont soumis actuellement les Honorables députés de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Le gouvernement les affame, Mamadou Koulibaly les met au régime. Evoquant des difficultés de liquidité financière, la Direction générale du Trésor n’a pas daigné verser pour le mois de décembre 2008 leurs émoluments. C’est donc dans des conditions extrêmement délicates que les représentants du peuple ont passé les fêtes de fin d’année 2008. Une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Pour les narguer, le régime Gbagbo s’est permis de distribuer deux cents milles FCFA (200.000f) comme avance sur salaire à nos « Honorables ». Il faut dire qu’en plus de cette situation qui frise le mépris, depuis trois mois, les parlementaires se sont vus supprimer, pour le même motif, leurs indemnités de session. Les députés ivoiriens sont donc partis en vacances parlementaires sans entrer en possession de la totalité de leur prime de la seconde session qui s’est achevée au dernier mercredi de décembre 2008. Comme un malheur ne vient pas seul, leur président a fait sortir une note de service pour annoncer des mesures drastiques applicables dès sa publication. Ainsi, par note de service n° 009 du 10 décembre 2008, Mamadou Koulibaly a pris la décision, sur instruction du Trésor Public, de mettre ses collègues au régime en mettant fin à certains avantages liés à leur fonction. Le personnel administratif n’est pas épargné par ces mesures d’austérité. Par cette note, le Pr. Mamadou Koulibaly informe ses collègues et tout le personnel de la décision du Trésor public de ne régler désormais que le salaire des fonctionnaires en dehors de toute autre dépense et engagement. Aussi, a-t-il ajouté « afin d’éviter des passifs que l’Assemblée nationale ne pourra pas résorber et en attendant de faire analyser les autres dépenses, j’ai décidé de geler celles dont liste suit ». Ces décisions qui concernent les présidents de commission, de groupes parlementaires, et les services administratifs du parlement, vont des achats de téléphones cellulaires, aux habillements en passant par les factures d’abonnement de téléphones cellulaire, des frais de carburant, des intéressement des heures supplémentaires, de l’approvisionnement des réfrigérateurs et de location de véhicules. Le président de l’Assemblée nationale ne s’arrête pas là. Il envisage de prendre d’autres mesures tout aussi draconiennes. Pour l’heure, les Honorables députés continuent de porter la croire et la bannière. Il y a quelques mois c’était le conseil économique et social, aujourd’hui, c’est l’Assemblée nationale, à qui le tour demain ? Le spectre de 1990 profile à l’horizon.
Ibrahima B. Kamagaté
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