Triste affaire que celle qui s’est déroulée hier mardi 6 janvier 2009 à Yopougon, précisément au quartier Sicogi canal en allant vers le bloc célibataire. Ce jour, en effet, aux environs de 8h, un jeune éboueur ivoirien connu sous le sobriquet de ‘’joli garçon’’ mène ses activités qui sont de ramasser les poubelles afin de les déverser dans sa charrette. Le jeune en question gare sa charrette qui lui permet de ramasser les ordures en face d’un immeuble pas très loin d’une voiture dans les parages. Il s’apprêtait à rentrer dans le quartier pour ramasser les poubelles lorsqu’il est interpellé par une jeune fille sortant d’une cour. Elle lui intime l’ordre de dégager sa charrette sous prétexte qu’elle fait face au véhicule de sa parente et que le secteur fait partie de leur propriété familiale (famille Bakayoko). Selon des témoins, l’éboueur lui aurait demandé d’attendre quelques minutes, le temps qu’il prenne rapidement les poubelles pour s’en aller. Requête que la fille n’aurait pas acceptée. Selon M. Gnamba, un témoin, la jeune fille aurait poussé violemment l’éboueur qui a répliqué. Mais voici que surgissent les frères de la demoiselle qui observaient la scène depuis leur maison. Ils se ruent sur le jeune homme et le bastonnent jusqu’à ce qu’il plonge dans le coma. Des témoins alertent immédiatement des jeunes du quartier qui se trouvaient dans une autre ruelle du quartier. Ces derniers se déportent sur les lieux de la rixe et découvrent ‘’joli garçon’’ baignant inconscient dans une marre de sang. Voyant la situation tourner au vinaigre, les agresseurs se barricadent dans leur domicile. Les esprits des habitants s’échauffent à la vue du jeune éboueur inconscient. Certains veulent même qu’on les déloge pour les obliger à prendre en charge le blessé. C’est pendant ces échauffourées que les policiers du 16ème Arrondissement de Yopougon, avertis, arrivent sur les lieux. Les policiers essaient de parlementer avec les jeunes en colère pour les disperser mais en vain. Devant leur refus, ils tirent des gaz lacrymogènes qui blessent un jeune du quartier. Par le biais de la force, les policiers réussissent à exfiltrer les membres de la famille Bakayoko pour le commissariat. Tandis que certains d’entres eux évacuent l’éboueur vers le CHU de Yopougon, d’autres gardent la maison pour ne pas qu’elle subisse les représailles de la foule en colère.. Plusieurs jeunes que nous avons rencontrés après l’évacuation de l’éboueur ont assuré qu’ils ne laisseraient pas la famille Bakayoko se réinstaller si le pire arrivait à ‘’joli garçon’’. C’était toujours le statu quo quand nous quittions les lieux, chacun attendant le lendemain (aujourd’hui) pour avoir des nouvelles du CHU de Yopougon où est traitée la victime.
Olivier Guédé
Olivier Guédé
