Gestion des ordures ménagères à Abidjan - Le silence de l`ANASUR inquiète les populations

La "Semaine de la propreté", organisée récemment en grande pompe par le ministère de la Ville et de la salubrité urbaine (MVSU) n'a rien changé à l’insalubrité dans le district d'Abidjan. Quelques semaines après cette campagne, fort médiatisée toutes les promesses faites par le titulaire de ce département M. Mel Eg Théodore, sont restées vaines. Or, une des attributions majeures de ce ministère est la collecte des ordures ménagères. Un point d'honneur a été mis par l'Etat de Côte d'Ivoire sur le problème du rassamage de ces ordures. Ce qui a valu la création d'une structure autonome chargée de cette question, à savoir l'"Agence nationale pour la salubrité urbaine" (ANASUR). Dans une interview accordée par le ministre Mel Théodore à l'hebdomadaire de référence "Le Répère", il a rassuré que les appels d'offres étaient bouclés et que les entreprises sélectionnées étaient outillées pour des prestations de qualité. Il a même souligné que l'on était à la phase opérationnelle. Cependant, le constat n'est guère reluisant. Dans toutes les communes d'Abidjan et certainement à l'intérieur de la Côte d'Ivoire, les ordures ménagères jonchent encore les rues. A Abidjan, dans la commune d'Adjamé, en face de la mairie, au boulevard Nangui Abrogoua et du côté de la nouvelle gare routière, les usagers de la route ont du mal à circuler et à respirer, tant les montagnes d'ordures dégagent des odeurs nauséabondes. Il en est de même pour la commune de Yopougon où la bretelle du 2ème pont est envahie par des tas d'ordures, dont les odeurs indisposent les populations. Les communes de Treichville, Marcory, Koumassi et Abobo ne sont pas en reste. Notre tentative de rencontrer Mme N'guessan Kouakou Adelina, Directrice générale de l'ANASUR, le lundi 05 janvier dernier, est restée infructueuse. Son chargé de communication, M. Anin Malgrâce que nous avons rencontré, a indiqué qu’elle était en séminaire, et qu'en son absence, personne d'autre ne pouvait parler au nom de l'ANASUR. Pourquoi ce mystère autour de la question de la gestion des ordures ménagères ? Pourquoi les ordures ne sont-elles pas régulièrement collectées ? Seule cette structure spécialisée peut répondre à ces questions. En attendant les réponses de l'ANASUR, les populations sont menacées par des maladies graves, tels la fièvre typhoïde, le choléra et autres pathologies liées à l'insalubrité.

Serge AMANY