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Économie Publié le jeudi 8 janvier 2009 | Le Patriote

Crise ivoirienne - Le ministre Joël N’Guessan: “Je ne serais pas surpris d’une seconde dévaluation”

L’information est à prendre au sérieux d’autant qu’elle émane d’un ancien ministre, de surcroît un économiste. Le Franc CFA serait menacé d’une nouvelle dévaluation après celle de janvier 1994. En tout cas, c’est le point de vue du ministre Joël N’Guessan au vu de la persistance de la crise économique en Côte d’Ivoire qui sera certainement aggravée par la crise financière qui a débuté il y a quelques mois aux Etats-Unis. Mondialisation oblige. L’ancien ministre ivoirien des Droits de l’homme, a partagé ce point de vue avec la presse, à l’occasion de la présentation de ses mémoires sur la crise ivoirienne. Son constat procède d’une analyse économique très simple. La Côte d’Ivoire est en crise. Les clignotants sont au rouge. En témoignent les difficultés qu’éprouvent l’Etat pour honorer ses engagements et la débauche d’énergie que déploie le gouvernement afin que notre pays soit admis à l’initiative de pays pauvres très endettés (PPTE). Si la situation ne s’améliore pas, le pays sera obligé de s’endetter pour faire face à ses obligations régaliennes. Or, à ce niveau, la Côte d’Ivoire a atteint un point critique. Plus de 6 000 milliards de Fcfa au titre de la dette extérieure et 1.500 milliards de dette intérieure. Au total, ce sont un peu plus de 8 000 milliards que la Côte d’Ivoire doit à ses créanciers, soit trois fois plus que son budget annuel. En clair, la Côte d’Ivoire apparaît aujourd’hui comme une entreprise dont les dettes s’élèvent à trois fois plus que son capital. Une telle entreprise ne peut qu’être mise en liquidation. « Dans ce cas, je ne serais pas surpris d’une autre dévaluation du FCFA» en a conclu le ministre Joël N’Guessan. Au moment où le pays connaît une pression démographique importante, un taux de pauvreté sans cesse élevé et que l’Etat devient de plus en plus insolvable, il va sans dire qu’un ajustement monétaire s’imposera. La Côte d’Ivoire qui a 40 % du PIB de l’espace UEMOA, va entraîner le reste de la zone vers le bas.

IBK
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